L'ancien dictateur, âgé de 84 ans, s'est présenté devant ses juges en costume-cravate. Il est rejugé pour la première fois depuis sa condamnation à perpétuité en 1985, qui avait été annulée cinq ans plus tard par une grâce du président de l'époque, Carlos Menem.
Videla doit répondre de l'exécution de 32 prisonniers politiques et de l'enlèvement et de la torture de six autres en compagnie de 30 co-inculpés, dont l'ancien général Luciano Menendez, condamné à la prison à perpétuité dans deux autres dossiers. Les deux discutaient ensemble vendredi pendant la séance.
Une soixantaine de témoins seront entendus durant ce procès qui durera jusqu'à la fin de l'année. "Ce procès est l'un des plus importants de son genre", a déclaré le procureur général de Cordoba, Carlos Gonella, 34 ans, né peu avant le régime militaire. Plusieurs enfants des victimes étaient là.
Putsch de 1976
Videla, fervent catholique, faisait figure de général modéré avant de prendre la tête du putsch du 24 mars 1976 et de diriger le pays jusqu'en 1981. Ces années furent les plus dures du régime militaire (1976-1983), qui est responsable de 30'000 disparus selon les organisations de défense des droits de l'Homme.
Les lois d'amnistie ont été annulées par le Parlement en 2003 et la grâce dont avait bénéficié Videla en 1990 a été déclarée anticonstitutionnelle en 2007. Poursuivi pour vols de bébés d'opposants, crime non couvert par la grâce de 1990, l'ancien dictateur avait été placé en arrêt domiciliaire de 1998 à 2008, avant d'être transféré en prison dans l'attente de ses multiples procès fin 2008.
Il sera jugé dans l'affaire des bébés à partir de septembre. En août, il passera en jugement pour l'assassinat en 1976 d'un étudiant, Cecilio Kamenestsky. Il doit être jugé séparément aussi pour 40 homicides, dont celui d'un étudiant allemand, Rolf Stawowiok.
afp/cab