Décès à Bochuz: Catherine Martin doit s'en aller
Une tête tombe suite au décès d'un détenu à Bochuz (VD). Catherine Martin, la cheffe du service pénitentiaire vaudois, quitte son poste, a annoncé jeudi Philippe Leuba, le jour même de la publication d'un rapport accablant sur le drame. Les gardiens, eux, auraient fait preuve d'une "soumission aveugle".
"Madame Martin n'est pas à même de procéder aux réformes" nécessaires. "Elle n'a pas les qualités et l'autorité requises", a précisé le conseiller d'Etat vaudois. Ce dernier a refusé de répondre à une question lui demandant notamment si elle lui avait menti à propos de ce drame. Catherine Martin sera remplacée ad interim par Denis Froidevaux, chef du Service de la sécurité civile et militaire (SSCM).
D'autres mesures annoncées
Pour désengorger les lieux de détention préventive, 20 places supplémentaires ont été créées. Une aile nouvelle sera en outre construite à La Colonie, avec 80 places à la clé. Philippe Leuba a annoncé ces mesures à l'issue de l'enquête administrative de l'ancien juge fédéral Claude Rouiller après le décès de Skander Vogt, asphyxié dans sa cellule après avoir mis le feu à son matelas. Le rapport du magistrat s'est révélé accablant sur les dysfonctionnements de la prison qui ont conduit à une mort "absurde".
Selon ce rapport, le prisonnier est mort à cause d'une consigne mal assimilée ou mal comprise par les intervenants. "Personne ne doit mourir, dans un état civilisé, à cause d'une consigne", a déclaré devant la presse Claude Rouiller, mandaté pour faire la lumière sur les circonstances de ce décès.
Une "soumission aveugle"
Dans ses conclusions, ce rapport de plus de 100 pages montre en effet que les agents de détention ont fait preuve d'un formalisme excessif qui les a conduit à se retrancher "comme des robots", derrière un consigne sécuritaire mal comprise. Le rapport évoque également le sous-effectif des veilleurs au pénitencier et leur formation insuffisante.
Le juge a dit son "étonnement" devant la "soumission aveugle" de la plupart des acteurs médicaux à cette directive. Ils n'ont exigé d'y déroger que lorsqu'il était trop tard. Son rapport émet deux séries de recommandations concernant l'exécution des mesures d'internement et "l'humanisation" des conditions de détention dans le quartier de haute sécurité.
"Je ne veux plus qu'un tel drame se reproduise dans les prisons vaudoises", a de son côté déclaré le conseiller d'Etat Philippe Leuba. Le chef du département vaudois de l'intérieur a promis de tenir compte des recommandations du rapport
Le détenu est décédé aux Etablissements de la Plaine de l'Orbe le 11 mars dernier. L'homme avait bouté le feu à son matelas, suite à un différend avec les gardiens. Il est mort asphyxié dans sa cellule. Agé de 30 ans, il était incarcéré depuis l'âge de 18 ans.
agences/cer
Publié Modifié