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Un site web pour évaluer son rapport à l'alcool

Le CHUV s'inquiète de la consommation excessive d'alcool chez les jeunes.
Le CHUV s'inquiète de la consommation excessive d'alcool chez les jeunes.
Les jeunes de 20 à 35 ans disposent d'un nouvel instrument pour évaluer leur comportement par rapport à l'alcool. Réalisé par le CHUV et disponible sur internet, le test "Alcooquizz" leur permet de se situer en terme de consommation par rapport au reste de la population suisse.

La consommation d'alcool à risque épisodique est fréquente chez les jeunes adultes. Plus de la moitié des hommes de 20 ans disent vivre au moins deux épisodes par mois où ils boivent plus de cinq boissons alcoolisées en un épisode, a expliqué Nicolas Bertholet, chef de clinique adjoint du Service d'alcoologie du CHUV jeudi à Lausanne.

Ce comportement représente l'un des premiers facteurs de risque de mortalité et de maladie chez les jeunes en Suisse, a relevé le chef du projet "Alcooquizz". Ce site permet aux internautes d'évaluer leur rapport à l'alcool.

Après un rapide questionnaire, le site dresse une sorte de diagnostic personnalisé en fonction de la fréquence de la consommation et de la quantité d'alcool ingérée. Dangers pour la santé, apport calorique et recommandations sont ensuite présentées à l'internaute. Enfin, une série de conseils est proposée dans la section Alcoopedia.

Des accidents aux cancers

Un décès sur trois chez les hommes de 15 à 30 ans est conséquent à une consommation d'alcool, un sur huit chez les femmes, a-t-il relevé.

Ingurgiter des quantités excessives peuvent en effet déboucher sur des accidents, violences ou relations sexuelles non prévues. Parmi les conséquences à long terme, l'alcool provoque cancers, problèmes de foie, neurologiques ou psychiques.

Actuellement, internet est le meilleur outil de prévention pour atteindre ce public qui est en bonne santé et ne consulte pas, a ajouté Nicolas Bertholet. Selon des études réalisées dans les pays anglo-saxons, notamment au Canada, une diminution de consommation a été observée six mois plus tard chez les personnes à risque, a expliqué Nicolas Bertholet.

Pas moralisateur

Le service d'alcoologie du CHUV et l'Institut universitaire de médecine sociale et préventive du CHUV se sont basés sur ce constat pour développer avec Alcooquizz une approche non moralisatrice. "Souvent les jeunes sous-estiment ce qu'ils boivent par rapport aux autres et sont étonnés du résultat", précise Nicolas Bertholet.

Nouvel instrument dans la palette des interventions de prévention, Alcooquizz se fera connaître durant les festivals de l'été. Les organismes de prévention déjà présents sur place, tels la Fondation vaudoise contre l'alcoolisme (FVA), Be my angel et la Fédération genevoise pour la prévention de l'alcoolisme distribueront des dépliants.

Le site s'adresse pour l'heure aux jeunes Romands. Les informations recueillies sont entièrement anonymes et pourront être utilisées à des fins de recherche. Aucune donnée personnelle n'est enregistrée.

ats/sbo

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Acheter de l'alcool, un jeu d'enfant

Les achats tests d'alcool par des mineurs ont plus que doublé l'an dernier par rapport en 2008. Mais selon une étude commandée par la Régie fédérale des alcools (RFA), la législation reste peu respectée.

Dans un cas sur trois, un mineur a réussi à se procurer une boisson interdite. Sur plus de 4500 tests, le taux de vente d'alcool à des mineurs s'est établi l'an passé à 32,6%. C'est 3% de moins qu'un an auparavant, note la RFA dans un communiqué diffusé jeudi.

La grande majorité du personnel de vente veut respecter la loi, estime le directeur de la RFA Alexandre Schmidt. Mais l'été, par exemple, du personnel temporaire veut faire vite et oublie de demander ses papiers à l'acheteur. Le vendeur peut aussi se tromper en calculant l'âge avec la pièce d'identité. Et en discothèque, l'ambiance peut jouer un rôle.

La vente de tabac et d'alcool fort est interdite aux moins de 18 ans. Les moins de 16 ans n'ont en outre pas le droit d'acheter de boissons alcoolisées du tout.

Les points de vente risquent jusqu'à 10'000 francs d'amende. Cette peine pourrait être bientôt plus lourde.

Une révision totale de la loi sur les alcools est en consultation jusqu'au 31 octobre. Elle donne notamment une base légale aux achats tests d'alcool.

Pour lutter contre l'alcoolisme des jeunes, le Conseil fédéral veut aussi faire disparaître les offres trop bon marché en étendant à toutes les boissons alcooliques l'obligation de vente à des prix couvrant les frais.