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La décision de Bernard Rappaz "doit être respectée"

L'état de santé du chanvrier valaisan est bon, selon son ami Boris Ryser.
Le corps médical se refuse à alimenter Bernard Rappaz contre sa volonté.
L'avocat de Bernard Rappaz conteste lundi auprès du Tribunal cantonal valaisan la décision de la conseillère d'Etat Esther Waeber-Kalbermatten d'alimenter le chanvrier de force. Alors que l'Hôpital de l'Ile à Berne garde le silence sur la question, un proche de Bernard Rappaz a assuré que le chanvrier n'est pas nourri de force.

Selon Me Aba Neeman, la cheffe du Département valaisan de la sécurité, des affaires sociales et de l'intégration va au-delà des directives du Tribunal fédéral et de la Cour européenne des droits de l'Homme en ordonnant une alimentation forcée de son client alors qu'il n'a pas perdu connaissance.

Alors que l'avocat indiquait lundi ne pas savoir si Bernard Rappaz était déjà nourri de force, Boris Ryser, qui s'est entretenu lundi après-midi au téléphone avec son ami le chanvrier, a assuré que non. Selon lui, le corps médical de l'Hôpital de Berne n'a fait aucune tentative pour nourrir le détenu de force.

Nouvelles directives signées

Bernard Rappaz a signé de nouvelles directives anticipées confirmant notamment sa volonté de poursuivre sa grève de la faim. Dans ces nouvelle directives anticipées, le Valaisan réaffirme sa volonté de poursuivre son jeûne de protestation et de refuser toute alimentation forcée. Il refuse également d'être réanimé s'il tombe dans le coma, sauf si la conseillère d'Etat valaisanne Esther Waeber-Kalbermatten décide de le libérer jusqu'en novembre, date où le Grand Conseil valaisan examinera les demandes de grâce.

Bernard Rappaz demande encore qu'aucune information sur sa santé ne soit donnée à quiconque, même pas à la cheffe du Département valaisan de la sécurité, des affaires sociales et de l'intégration. "Le bras de fer continue", commente Boris Ryser.

Décision "respectée"

De son côté, si l'hôpital de Berne ne donne aucune indication sur une éventuelle alimentation forcée et ses modalités, il souligne que son corps médical traite ses patients détenus en grève de la faim de manière correcte, selon les directives de l'Académie suisse des sciences médicales (ASSM).

L'ASSM précise notamment que la décision du détenu "doit être médicalement respectée, même en cas de risque majeur pour la santé, lorsque sa pleine capacité d'autodétermination a été confirmée par un médecin n'appartenant pas à l'établissement".

Si le détenu "tombe dans le coma, le médecin intervient selon sa conscience et son devoir professionnel à moins que la personne n'ait laissé des directives explicites (...)".

ats/bri

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En grève depuis quatre mois

Condamné à cinq ans et huit mois de réclusion pour violation grave de la loi fédérale sur les stupéfiants, Bernard Rappaz a entamé sa peine le 20 mars. Il a immédiatement débuté une grève de la faim.

Jeudi, le Tribunal fédéral a refusé la demande de mesures provisionnelles assortissant son recours, qui demandait l'interruption de l'exécution de sa peine. Les juges doivent désormais se prononcer sur le fond de la requête.