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Bernard Rappaz cesse sa grève de la faim

Le chanvrier Bernard Rappaz a repris sa grève de la faim.
Bernard Rappaz sera surveillé en permanence à son domicile.
Bernard Rappaz a cessé sa grève de la faim. Alors que son état de santé devenait préoccupant, sa détention a été modifiée. Il la poursuivra désormais à son domicile, a ordonné mercredi le Département valaisan de la sécurité. La mesure est provisoire dans l'attente du jugement du Tribunal fédéral.

Le Tribunal fédéral prendra sa décision sur le recours de Bernard Rappaz le 26 août au plus tard. Jeudi dernier, il a déjà refusé la demande de mesures provisionnelles assortissant le recours.

Le recours touche à la décision d'Esther Waeber-Kalbermatten de refuser au chanvrier une interruption de peine jusqu'à ce que le Grand Conseil prennent position, en novembre, sur sa demande de grâce.

Le changement de régime vaut jusqu'à la date du 26 août, communique mercredi l'Etat du Valais. Il s'apparente à des arrêts domiciliaires mais avec des conditions plus strictes.

Surveillé 24 heures sur 24

La détention à domicile n'équivaut pas à une interruption de peine. Bernard Rappaz sera soumis chez lui au même régime qu'en prison. Il sera surveillé 24 heures sur 24, aura droit à une promenade quotidienne d'une heure dans un périmètre restreint et ses visites seront limités à ses seuls proches pendant un maximum de 90 minutes hebdomadaires. Il sera accompagné lorsqu'il se rendra chez son médecin.

Contrairement à l'interruption de peine, cette détention à domicile comptera dans les cinq ans et huit mois que Bernard Rappaz doit purger. Elle durera jusqu'à ce que le TF se prononce.

Résistance des médecins

Le Tribunal fédéral avait ordonné le 15 juillet au département de la sécurité dirigé par Esther Waeber-Kalbermatten de prendre les mesures "nécessaires à la sauvegarde de la vie et de l'intégrité corporelle du recourant". Les mesures prises jusqu'à présent ne suffisent plus. La phase précédant le coma comporte certains risques pour la santé, raison pour laquelle les conditions de détention du chanvrier ont été réaménagées.

Me Aba Neeman, avocat de Bernard Rappaz a indiqué à l'ATS être très heureux de la décision tombée mercredi. "Mon client, que j'ai vu vendredi dernier, était très maigre et à bout de force". Les médecins de l'hôpital de l'Ile à Berne, où Bernard Rappaz a été transféré le 12 juillet dernier, se sont opposés à une alimentation forcée du gréviste de la faim, a indiqué à l'ATS Esther Waeber-Kalbermatten.

Le chanvrier retrouvera son domicile dès que son état de santé le permettra selon l'avis des médecins. Dans quelques jours, selon son avocat.

Bernard Rappaz a accepté toutes les conditions posées et a cessé sa grève de la faim.

ats/bri

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En grève de la faim depuis le 20 mars

Condamné à cinq ans et huit mois de réclusion pour violation grave de la loi fédérale sur les stupéfiants, Bernard Rappaz a entamé sa peine le 20 mars. Il a immédiatement débuté une grève de la faim.

Il a dépassé les 110 jours de jeûne, avec une interruption de 12 jours, afin de protester contre sa peine qu'il juge trop lourde.

Début juillet, Esther Waeber-Kalbermatten avait refusé de lui octroyer une interruption de peine. Dimanche dernier, la ministre a toutefois déclaré dans la presse dominicale qu'elle faisait "tout pour le sauver".

Esther Waeber-Kalbermatten a précisé mercredi agir en fonction de la situation présente dans un dossier qu'elle qualifie de difficile. "Il faut toujours décider entre deux situation compliquées". Elle assume ses décisions malgré les critiques qui peuvent pleuvoir.

Pour rappel, la décision d'interrompre la peine du chanvrier durant deux semaines au début mai avait agité le monde politique valaisan. Les critiques n'avaient pas manqué de la part des milieux de droite.