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Le Réseau Santé Valais a refusé de prendre en charge Bernard Rappaz

Le réseau santé Valais a refusé de prendre en charge Bernard Rappaz. [Jean-Christophe Bott]
Le réseau santé Valais a refusé de prendre en charge Bernard Rappaz. - [Jean-Christophe Bott]
Sollicité le 3 juillet dernier par la conseillère d'Etat valaisanne Esther Waeber- Kalbermatten pour prendre en charge le gréviste de la faim Bernard Rappaz, le Réseau Santé Valais a refusé, selon une information exclusive du bureau valaisan de la Radio Suisse Romande.

Esther Waeber Kalbermatten a contacté le Réseau Santé Valais trois jours après avoir rencontré Bernard Rappaz à la section carcérale des HUG, les Hôpitaux universitaires de Genève. Le 30 juin dernier, la conseillère d'Etat valaisanne en charge de la sécurité avait alors exhorté une fois de plus  le chanvrier de Saxon à reconsidérer son jeûne, pour lui et sa famille.

Bernard Rappaz lui avait répondu qu'il n'en était pas question, confirmant par des directives anticipées qu'il s'opposait à toute alimentation forcée et à tout traitement. Et voilà donc Esther Waeber Kalbermatten coincée puisqu'à ce moment-là, sollicités par la ministre valaisanne, les HUG écartaient la possibilité de nourrir de force Bernard Rappaz "pour des motifs d'ordre juridique, éthique et médical".

Pas de solution en Valais

Bernard Rappaz ne pouvait donc pas rester aux HUG, selon Esther Waeber-Kalbermatten. C'est la raison pour laquelle la conseillère valaisanne était à la recherche d'autres solutions. Jointe cet après-midi sur son lieu de vacances, Esther Waeber-Kalbermatten nous a indiqué que si elle avait alors songé en premier lieu au RSV, le Réseau Santé Valais, c'est parce que ce dernier se trouve en Valais, théâtre de l'affaire Rappaz. Mais la réponse n'allait pas tarder de la part du RSV. C'était non. Dietmar Michlig, directeur du Réseau Santé Valais, n'a pas souhaité commenter cette décision négative.

Dans cette affaire, il n'y a pas un, mais des motifs pour expliquer un tel choix. Tout d'abord, aucun hôpital valaisan n'est équipé d'unité carcérale ce qui pose des problèmes évidents de sécurité. Il y a bien quelques cellules carcérales dans les hôpitaux du canton, mais elles ne sont destinées qu'à soigner les prisonnier de manière temporaire et non durable.

Ensuite, le Valais ne possède pas d'hôpitaux universitaires, seuls à même de prendre en charge nous a-t-on dit des cas tels que celui de Bernard Rappaz. Enfin, éthiquement parlant, le RSV était sur la même longueur d'onde que le HUG, à savoir qu'il n'était pas question pour lui de nourrir de force Bernard Rappaz.

Direction Berne

Suite au refus du RSV de prendre en charge le gréviste de la faim, Esther Waeber-Kalbermatten s'est approchée de l'Hôpital de l'Ile, à Berne, qui a accepté, lui, d'accueillir Bernard Rappaz mais pas de le nourrir de force sauf s'il venait à tomber dans le coma.

Par la suite, Bernard Rappaz a cessé son jeûne contre un aménagement temporaire de sa peine de prison qu'il purgera à son domicile entre demain et vendredi et au moins jusqu'au 26 août, date d'une décision attendue du Tribunal fédéral le concernant.

RSR/ Yves Terrani / au

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