Les Verts ont dans leurs rangs des personnalités dont les capacités ne sont plus à démontrer, estime le parti.
Outre leurs 24 sièges à l'Assemblée fédérale, les Verts sont présents dans les exécutifs de sept cantons et de 45 communes. La crise économique et la crise climatique plaident aussi pour une présence verte au Conseil fédéral, poursuit le parti écologiste.
"Il faut un tournant écologique et social." Les Verts demandent par ailleurs que les élections à la succession de Hans-Rudolf Merz et Moritz Leuenberger aient lieu durant la même session.
L'UDC réclame aussi un autre fauteuil
L'UDC réclame également un deuxième siège. Première force politique du pays, le parti estime qu'il a droit à ce que deux de ses représentants siègent au gouvernement. L'UDC est déjà arrivée à cette conclusion au mois d'avril, écrit- elle dans un communiqué.
Le groupe UDC décidera en détail de sa stratégie face à la situation actuelle de double vacance au Conseil fédéral lors d'une séance agendée le 16 août. L'UDC estime que cette double vacance est aussi l'occasion de discuter de la composition future du Conseil fédéral avec le PS, le PLR et le PDC. Elle invite ces formations à une rencontre avant la fin du mois d'août.
L'UDC est représentée au gouvernement par Ueli Maurer. Jusqu'à la non-réélection de Christoph Blocher en décembre 2007, le parti avait deux sièges au Conseil fédéral. Eveline Widmer-Schlumpf (PBD), qui a succédé à Christoph Blocher, a certes été élue par le Parlement comme représentante de l'UDC, mais elle a depuis été exclue du parti.
Le PDC ne dévoile pas ses intentions
Le PDC refuse pour l'instant de dévoiler ses intentions. Le parti pense que le PLR et le PS ont passé un accord de soutien mutuel pour les successions de Moritz Leuenberger et Hans-Rudolf Merz. "C'est cousu de fil blanc. Et ça ne serait pas la première fois", a déclaré le président du parti Christophe Darbellay.
Le groupe parlementaire se réunira dès le 15 août et fixera sa stratégie à ce moment-là, a ajouté Christophe Darbellay. Le PDC ne veut faire pour l'instant aucun commentaire supplémentaire.
Quant au bilan de Hans-Rudolf Merz, le PDC estime qu'il a été un bon ministre des Finances et le remercie pour son travail. "Mais il a été un président faible, un peu dépassé par les crises libyenne et financière ainsi que les attaques de l'étranger", nuance Christophe Darbellay.
Ce dernier note aussi que c'est un homme qui agit seul. "Son comportement aujourd'hui en est la preuve. Il a annoncé son départ le jour où la présidente de la Confédération Doris Leuthard lance la campagne sur la votation sur la révision de l'assurance chômage", déplore le Valaisan.
Un bilan "globalement négatif"
Dans un communiqué, le Parti socialiste tire à boulets rouges sur le bilan "globalement négatif" du grand argentier, en notant qu'il laissera derrière lui toute une série de "problèmes majeurs non résolus".
Et le PS de détailler l'affaire UBS, où "les responsabilités n'ont toujours pas été établies, à commencer par le degré de connivence entre l'UBS, la Finma et le Département fédéral des finances".
Quant à la politique étrangère, "son année présidentielle n'aura pas été marquante", a affirmé Ursula Wyss, présidente du groupe socialiste. Selon elle, le ministre des Finances a joué "un rôle particulièrement malheureux" dans l'affaire libyenne. Le grand argentier s'est également révélé "passif dans le dossier bancaire", conclut la socialiste.
ats/ant
Bilan positif du milieu économique
Economiesuisse a salué le bilan "très positif tant au niveau financier que fiscal" de Hans-Rudolf Merz. La Fédération des entreprises suisses souhaite voir le Département fédéral des finances rester en mains bourgeoises.
L'Union suisse des arts et métiers (USAM) a loué la politique "menée avec succès" par Hans-Rudolf Merz vis-à-vis des petites et moyennes entreprises (PME). L'organisation faîtière remercie notamment le conseiller fédéral pour sa gestion engagée des finances du pays.
Pour sa part, L'Association des banquiers privés suisses a rendu hommage à Hans-Rudolf Merz, qui a "garanti la solidité financière de la Confédération". Le bilan du ministre a néanmoins été un peu terni dans les milieux bancaires par son caractère parfois "imprévisible".
Le PLR "a droit à deux sièges"
Le Parti libéral-radical (PLR) revendique avec véhémence le siège de son ministre démissionnaire Hans-Rudolf Merz. Ceux qui l'attaqueront menacent le principe de concordance et, ainsi, une partie importante de la stabilité suisse, a prévenu la cheffe du groupe parlementaire Gabi Huber. "Ce serait jouer avec le feu", a déclaré vendredi devant les médias la conseillère nationale uranaise.
Les femmes PLR revendiquent d'ores et déjà une conseillère fédérale libérale-radicale. "Notre organisation compte des politiciennes de haut vol et dont le profil correspond parfaitement aux critères de nomination", soulignent-elles dans un communiqué, précisant qu'aucune candidature n'a été déposée pour l'heure.
Le comité directeur du parti a déjà établi la procédure de succession. Les candidatures peuvent être adressées jusqu'au 21 août prochain. Le groupe parlementaire auditionnera les candidats le 3 septembre et prendra sa décision le 14 septembre.
Dans sa décision, il prendra en compte le rapport rendu par un groupe d'évaluation. Ce dernier sera présidé par Gabi Huber. Ses autres membres seront le président du parti Fulvio Pelli, les vice-présidentes Martine Brunschwig Graf et Isabelle Moret, les vice-présidents Vicenzo Pedrazzini et Felix Gutzwiller de même que le secrétaire général Sefan Brupbacher et le chef de la communication Noé Blancpain. Ces personnes ne sont pas à disposition pour succéder à Hans-Rudolf Merz, a précisé Gabi Huber. Sans vouloir dévoiler de candidats potentiels à la course.
Parmi les exigences formulées par le comité directeur figure la provenance d'un canton italophone ou germanophone. Le genre ne joue en revanche aucun rôle, a précisé la conseillère nationale. "Quatre ou cinq femmes au Conseil fédéral ne constitue pas un problème aux yeux du PLR."