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Simonetta Sommaruga à l'assaut du Conseil fédéral

Simonetta Sommaruga part favorite dans la course au siège laissé vacant par Moritz Leuenberger.
Simonetta Sommaruga part favorite dans la course au siège laissé vacant par Moritz Leuenberger.
Comme attendu, la socialiste Simonetta Sommaruga a décidé de se porter candidate à la succession de Moritz Leuenberger au Conseil fédéral. En revanche, la présidente du Conseil national Pascale Bruderer (PS/AG) renonce à être candidate.

Première à se lancer, Simonetta Sommaruga fait partie des grands favoris. Agée de 50 ans, la conseillère aux Etats bernoise a expliqué mercredi avoir réfléchi "à fond" au cours des quatre dernières semaines avant de se porter candidate. Sa décision prise, elle a obtenu mardi soir le soutien unanime du PS bernois. Parlementaire fédérale depuis 1999, Simonetta Sommaruga est qualifiée de socialiste réformiste.

Devant la presse, elle a motivé sa candidature par sa volonté de contribuer à ce que le Conseil fédéral regagne la confiance de la population et à oeuvrer au sein du gouvernement en faveur des plus faibles, des consommateurs, de l'environnement et pour une Suisse ouverte au monde et solidaire. Le PS Suisse a immédiatement salué la candidature de la Bernoise, estimant qu'elle "a amplement démontré ses capacités à accéder au Conseil fédéral".

Candidatures féminines

Les autres candidates et candidats socialistes devraient être connus ces deux prochaines semaines, les sections cantonales ayant jusqu'au 30 août pour les annoncer. La décision de la Zurichoise Jacqueline Fehr, autre grande favorite pour succéder à Moritz Leuenberger, est particulièrement attendue. Deux Saint-Galloises ont indiqué mercredi qu'elles réfléchissaient également à se porter candidates: la conseillère nationale Hildegard Fässler et la conseillère d'Etat Heidi Hanselmann.

La jeune présidente du Conseil national préfère se concentrer sur ses activités actuelles. [KEYSTONE - WALTER BIERI]
La jeune présidente du Conseil national préfère se concentrer sur ses activités actuelles. [KEYSTONE - WALTER BIERI]

D'autres noms sont également cités, comme ceux des conseillères d'Etat bâloise et tessinoise Eva Herzog et Patrizia Pesenti. Ce qui est en revanche certain, c'est que la présidente du Conseil national, l'Argovienne Pascale Bruderer, a annoncé mercredi dans les colonnes de l'"Argauer Zeitung" qu'elle renonce à se porter candidate, jugeant le moment inopportun. La Bâloise Anita Fetz en avait déjà fait de même en juillet.

La situation au PLR

Du côté du PLR, les premiers noms des candidats à la succession d'Hans-Rudolf Merz devraient également tomber dans les prochains jours. Les sections cantonales ont jusqu'au 21 août pour les faire connaître. Les deux grands favoris sont la conseillère d'Etat saint-galloise Karin Keller-Sutter et le conseiller national bernois Johann Schneider-Ammann.

Parmi les autres politiciens radicaux qui se tâtent figurent le conseiller aux Etats glaronais Pankraz Freitag, le conseiller d'Etat uranais Josef Dittli, les conseillers nationaux tessinois Fabio Abate et Ignazio Cassis ainsi que l'ancienne conseillère d'Etat tessinoise Marina Masoni.

Tant au PS qu'au PLR, les premières auditions des candidats auront lieu début septembre. Il reviendra ensuite aux groupes parlementaires, vraisemblablement le 14 septembre, de choisir le ou les candidats qu'ils présenteront à l'Assemblée fédérale le 22 septembre.

ats/dk

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Bio express de Simonetta Sommaruga

Socialiste réformiste, Simonetta Sommaruga est une politicienne pragmatique est populaire. Membre du Parti socialiste (PS) depuis 1986, la Bernoise est l'une des signataires du Manifeste du Gurten élaboré en 2001. Ce document plaide pour davantage de concurrence et moins d'Etat dans certains secteurs. Une prise de position qui avait fait grincer les dents de certains dans son parti.

Politicienne réputée pour sa pugnacité sur les dossiers, Simonetta Sommaruga n'appartient pas à l'aile syndicale du Parti socialiste. Elle se profile plutôt comme la représentante de la classe moyenne et des consommateurs. Elle n'a d'ailleurs pas hésité à remettre en cause certaines orientations de son parti, ce qui lui vaut d'être appréciée d'une partie de la droite.

Mais paradoxalement, le fait que la sénatrice soit appréciée par les partis bourgeois pourrait déplaire à certains des membres de son propre parti. Reste que le fait que le canton de Berne n'a plus de conseiller fédéral depuis le départ de Samuel Schmid en 2008 pourrait jouer en faveur de la socialiste.

Considérée comme une battante, Simonetta Sommaruga est entrée en 2003 au Conseil des Etats, en réalisant un excellent score. De 1999 à 2003, elle a siégé au Conseil national. La candidate au Conseil fédéral peut se prévaloir d'une expérience de l'exécutif après avoir été conseillère municipale de Köniz, commune de près de 40'000 habitants, de 1997 à 2005.

Présidente de la Fondation pour la protection des consommateurs, la sénatrice est depuis 2009 membre de la Fondation Slow Food Suisse, une organisation qui milite en faveur d'une alimentation écologiquement responsable. Des convictions qui lui permettent d'être proche sur ce point des Verts.

Avant d'entamer sa carrière politique, cette Tessinoise d'origine née le 14 mai 1960 à Sins (AG) a suivi une formation de pianiste au Conservatoire de Lucerne. Elle est mariée avec Hans-Rudolf Lehmann, un écrivain de 15 ans son aîné connu en Suisse alémanique sous le nom de Lukas Hartmann.