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L'inactivité des Suisses coûte cher

Les deux tiers des Suisses ne font pas assez de sport.
Les deux tiers des Suisses ne font pas assez de sport.
Les Suisses, les adultes surtout mais aussi les enfants, sont beaucoup trop paresseux. Leur manque d'activités, malgré les multiples recommandations des organismes de santé, coûte plus de 2 milliards de francs par an, selon un rapport rendu public mardi par l'Office fédéral du sport.

Seuls un tiers des adultes suisses suivent les recommandations fédérales en matière d'activité physique, à savoir trois sessions d'endurance hebdomadaires. Une sédentarité qui coûte cher: les frais directs de traitement sont estimés à près de 2,4 milliards de francs par an. Des coûts indirects, entraînés par la perte de production par exemple, viennent gonfler ce montant, indique l'Office fédéral du sport dans son rapport.

Quelque 2900 décès prématurés par an sont liés à une pratique sportive trop irrégulière. Concernant les cas de maladies, ce chiffre grimpe à 2,1 millions.

Recommandations moyennement suivies

Depuis 1999, l'activité physique fait l'objet en Suisse de recommandations. Ces dernières, rédigées en commun par l'OFSPO, l'Office fédéral de la santé publique, Promotion Santé Suisse et le Réseau santé et activité physique Suisse, ont été étendues 7 ans plus tard pour tenir compte des besoins spécifiques des enfants d'âge scolaire et des adolescents, rappelle un dossier publié dans la dernière édition de la "Revue médicale suisse".

Les hommes et les femmes adultes sont incités à pratiquer au minimum une activité d'intensité moyenne pendant une demi-heure tous les jours. Pour améliorer leur état de santé et leur bien-être, les Helvètes devraient néanmoins passer à la vitesse supérieure, à savoir au moins trois séances hebdomadaires d'entraînement cardio-respiratoire d'une durée comprise entre 20 et 60 minutes.

Selon le dernier indicateur de l'Observatoire sport et activité physique Suisse, le nombre d'adultes respectant cette seconde recommandation a augmenté de 4,8% entre 2002 et 2007, pour atteindre 31,8%. Quant à la consigne minimale, elle n'est suivie que par 9,3% des Helvètes, un chiffre quasi stable (+0,4%). Les personnes totalement inactives, elles, représentent une part de 15,9% (contre 19,4%).

Les enfants aussi

Les organismes de santé multiplient les incitations à sortir de l'inactivité. [KEYSTONE - ALESSANDRO DELLA BELLA]
Les organismes de santé multiplient les incitations à sortir de l'inactivité. [KEYSTONE - ALESSANDRO DELLA BELLA]

En ce qui concerne les adolescents, l'OFSPO prône au moins une heure d'activité par jour, avec le plus de variété possible pour garantir une bonne croissance. Les enfants, eux, devraient bouger encore plus.

En 2006, la Suisse a participé à une étude de l'Organisation mondiale de la santé sur le comportement sportif des jeunes de 41 pays. Cette enquête classe les Helvètes âgés de 11 à 15 ans bons derniers. Alertées, les autorités fédérales ont décidé d'accorder à la mobilité des jeunes Helvètes une attention toute particulière, notamment via la nouvelle loi sur l'encouragement du sport.

Cette réglementation, transmise par le Conseil fédéral au Parlement en novembre dernier, stipule entre autres que les enfants devraient pouvoir participer dès leurs 5 ans, au lieu de 10 ans actuellement, aux programmes Jeunesse+Sport.

Des programmes incitatifs

L'Office fédéral du sport a de son côté mis sur pied plusieurs programmes et projets pour inciter la population suisse à se mouvoir davantage. Au nombre de ces derniers figurent le site de coaching virtuel active-online.ch et deux plateformes internet, destinées respectivement aux enseignants et aux communes, nommées "L'école bouge" et "La Suisse bouge".

Le problème de l'inactivité physique a entraîné les premières recommandations internationales en 1995 par les "Centers for disease control" américains. D'autres pays ont suivi le mouvement, conscients des effets bénéfiques du sport, qui vont de l'augmentation de l'espérance de vie à la régulation de la pression sanguine, en passant par la lutte contre la dépression, selon la "Revue médicale suisse".

Si bouger améliore l'état physique et psychique, c'est surtout la sédentarité qui est dangereuse, soulignent les auteurs du dossier. Ainsi, "même si les 30 minutes d'activité physique quotidiennes sont respectées, la position assise prolongée peut, à elle seule, entraîner des effets néfastes sur la santé". Conseiller de diminuer le temps passé en position assise serait, selon la publication, au moins aussi bénéfique que promouvoir l'activité physique.

ats/boi

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L'entraînement décroît avec l'âge

15-24 ans:
entraînés: 40%
plutôt actifs: 40%
peu actifs: 10%
inactifs: 10%

25-44 ans:
entraînés: 35%
plutôt actifs: 40%
peu actifs: 15%
inactifs: 10%

45-74 ans:
entraînés: 35%
plutôt actifs: 40%
peu actifs: 10%
inactifs: 15%

74 ans et plus:
entraînés: 25%
plutôt actifs: 25%
peu actifs: 15%
inactifs: 35%

Chiffres de l'OFSPO datant de 2007