Modifié

L'amie de Frédéric Hainard n'est plus en poste

De nouvelles révélations sur l'affaire Hainard.
De nouvelles révélations sur l'affaire Hainard.
L'amie du conseiller d'Etat neuchâtelois Frédéric Hainard a été suspendue de ses fonctions. Elle a cessé d'occuper son poste d'inspectrice du Service cantonal de surveillance, où sa nomination est entachée du soupçon de favoritisme. Le couple va déposer plainte pénale contre "Le Matin".

Le conseiller d'Etat Claude Nicati, président du gouvernement, a confirmé jeudi la suspension de l'amie du conseiller d'Etat, révélée dans le "Matin". Selon lui, le gouvernement a pris sa décision lors de sa séance hebdomadaire du mercredi 11 août.

La maîtresse de Frédéric Hainard continue de percevoir un salaire, a précisé Claude Nicati. Selon lui, "sa suspension n'a pas un caractère punitif mais doit permettre à la Commission d'enquête parlementaire (CEP) de poursuivre ses travaux dans la sérénité".

Le Grand Conseil neuchâtelois a nommé à la fin du mois de mai une CEP pour tenter de faire la lumière sur les faits de favoritisme et d'abus de pouvoir reprochés à Frédéric Hainard. Simultanément, la haute main sur le Service de surveillance a été retirée à ce dernier pour être confiée au conseiller d'Etat Philippe Gnaegi.

Enquête à Berne

Directeur du département cantonal de l'économie, Frédéric Hainard fait aussi l'objet d'une enquête à Berne. La conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf veut en savoir plus sur les agissements du conseiller d'Etat neuchâtelois alors qu'il était employé du Ministère public de la Confédération (MPC).

Avant son élection au gouvernement neuchâtelois, en mai 2009, Frédéric Hainard avait exercé durant deux ans la fonction de procureur fédéral suppléant. Selon le journal alémanique "SonntagsZeitung", Frédéric Hainard a aussi procuré à sa maîtresse des activités pour le compte du MPC.

Soupçon de favoritisme

Sur le plan cantonal, le jeune ministre libéral-radical est soupçonné d'avoir fait nommer son amie à un poste d'inspectrice pour lequel elle n'avait pas les qualifications requises. Fin juin, le gouvernement a confirmé l'existence d'un échange de courriels compromettants portant sur la classe de salaire de l'amie.

Frédéric Hainard est accusé également d'abus de pouvoir dans une enquête visant une Neuchâteloise soupçonnée d'irrégularités en matière d'aide sociale. Cette personne a subi divers interrogatoires conduits par le conseiller d'Etat en personne et son amie inspectrice.

Procès-verbaux tronqués

Or, deux procès-verbaux d'audition, rédigés successivement les 12 et 13 février derniers, font soupçonner une tentative de faire disparaître le nom de Frédéric Hainard de la procédure d'interrogatoire. Les documents compromettants ont été reproduits jeudi en fac-similé par le quotidien "Le Matin".

La personne soupçonnée d'irrégularités a porté plainte le 1er juillet contre l'inspectrice pour abus d'autorité et contrainte. Son avocat a demandé également la levée de l'immunité de Frédéric Hainard, afin de permettre sa mise en accusation.

Le Procureur de la République Pierre Cornu a confirmé jeudi ces informations. Selon l'avocat, le Ministère public neuchâtelois a accusé réception de la plainte déposée en juillet. Dans sa réponse, l'autorité judiciaire précise toutefois que l'affaire ne sera pas traitée dans l'immédiat, en tout cas pas avant la publication des conclusions de la CEP, qui doit rendre son rapport au plus tard le 31 octobre.

ats/cht

Publié Modifié

Frédéric Hainard et son amie déposeront plainte

Frédéric Hainard et son amie ont annoncé leur intention de déposer plainte pénale contre "Le Matin". Tous deux jugent "calomnieuse" la façon dont le quotidien lausannois a rendu compte jeudi d'une plainte d'une citoyenne contre leurs abus de pouvoir présumés.

Le conseiller d'Etat et son amie ont annoncé jeudi soir leur décision par l'intermédiaire de leur avocat respectif. Me Sven Engel, mandataire de Frédéric Hainard, ainsi que Me Stéphanie Künzi, mandataire de l'amie de Frédéric Hainard, ont précisé jeudi dans deux communiqués séparés qu'ils ne feraient pas de commentaires.

Le mandataire de Frédéric Hainard rappelle que son client est tenu de réserver ses observations à la Commission d'enquête parlementaire (CEP). L'avocat indique également qu'une enquête sera requise de la part du Ministère public pour violation du secret de fonction.

Dans son communiqué, la mandataire de l'amie de Frédéric Hainard précise que la qualité du travail de sa cliente en tant qu'inspectrice n'est pas remise en cause. Selon l'avocate, l'amie du conseiller d'Etat s'est déjà exprimée sur les faits devant la CEP et attend les conclusions de celle-ci.

Le ministre en visite chez Voumard

Dans un tout autre dossier, Frédéric Hainard a rencontré mercredi la direction de Voumard pour évoquer la mise sur pied d'un service après-vente dans le canton. L'entreprise sise à Hauterive (NE) a annoncé la semaine passée la délocalisation de sa production en Allemagne, entraînant le licenciement de 92 collaborateurs.

Le conseiller d'Etat "regrette cette décision". Outre la disparition des emplois dans le canton, Frédéric Hainard déplore "la perte d'une entreprise créée il y a 70 ans", a-t-il indiqué jeudi dans un communiqué.

Le ministre neuchâtelois a rappelé l'aide versée par le canton et la Confédération, "au titre de la réduction de l'horaire de travail depuis 2002" à l'entreprise. Ces subventions se sont élevées au total à 3,3 millions de francs, dont 600'000 francs depuis l'acquisition en 2005 de Voumard par Novellus Systems.

Hainard a rencontré David Celli, directeur opérationnel de Voumard afin de traiter de "la mise en place d'un service après-vente (SAV) dans le canton". Selon le ministre, quelque 20 emplois y seraient créés.