Pour l'USS, une augmentation est nécessaire pour les revenus faibles et moyens. Son président Paul Rechsteiner a indiqué vendredi lors d'une conférence de presse à Berne, que cette hausse se justifie par les "coûts en augmentation qui menacent à l'horizon 2011, comme par exemple les primes en hausse des caisses maladies, qui grèvent les budgets".
L'année dernière a représenté "un arrêt pour la plupart des employés", a poursuivi Paul Rechsteiner. Certaines branches comme la construction n'ont accordé aucune augmentation.
Les écarts se creusent
Dans le cadre des négociations, une priorité sera accordée au relèvement des salaires minimaux. Ces derniers "ne font en effet pas que jouer un rôle protecteur contre la sous-enchère salariales, ils contribuent également à freiner l'inquiétante évolution en ciseaux des salaires, dont l'écartement va croissant", a souligné Paul Rechsteiner.
Ce sont en effet surtout les hauts et très hauts revenus qui ont profité de la dernière reprise, constate Daniel Lampart, économiste en chef de l'USS. "Le nombre de salariés qui gagnent un million de francs ou plus a quadruplé entre 1997 et 2006, passant de 1000 à 4500 personnes".
Ce creusement de l'écart entre les salaires étant, pour une part notable, la conséquence de l'individualisation de la politique salariale, une hausse générale s'impose. Cela d'autant que "l'économie suisse profite depuis quelques mois d'une reprise conjoncturelle ne se limitant pas à une seule branche".
1,5 à 2% dans la communication
Unia a pour sa part a réclamé une hausse des salaires de 3%, soit environ 150 francs dans le domaine de la construction, et 140 francs pour le commerce de détail. Quant à l'industrie, les revendications salariales vont de 2 à 3%.
Le syndicat de la communication a pour sa part exigé une augmentation des salaires réels de 1,5 à 2%. Cette revendication représente une augmentation "absolument méritée, raisonnable et indispensable d'un point de vue économique", a déclaré son président Alain Carrupt.
La Poste et Swisscom produisent depuis des années "des bénéfices confortables" et augmentent "de façon continue" leur productivité, a argumenté le syndicaliste. En outre, une augmentation salariale significative est "une condition préalable" à une amélioration des conditions de travail pour les employés de ces deux entreprises, qui souffrent de conditions de travail se péjorant.
Enfin, l'Association suisse des employés de banque demande une hausse des salaires réels de 2%, ainsi que "l'endiguement des hausses variables".
agences/boi
Le patron des patrons dubitatif
Thomas Daum, directeur de l'Union patronale suisse, trouve ces revendications trop élevées pour certaines branches.
Selon lui, la reprise est encore instable et ne concerne pas toutes les branches de la même manière. L'industrie d'exportation doit encore se rétablir.