Les délégués, réunis samedi à Baar (ZG), sont en revanche restés sur leur faim pour les élections partielles au Conseil fédéral afin de remplacer Moritz Leuenberger et Hans-Rudolf Merz. Si le président du parti, Toni Brunner, a bien rappelé que le parti disposait de cinq personnalités prêtes à se porter candidates, il n'a révélé aucun nom.
Il s'est contenté de revendiquer un deuxième siège pour le premier parti de Suisse et a rappelé au passage l'initiative de l'UDC pour une élection du Conseil fédéral par le peuple. "On s'éviterait un an avant les élections fédérales ce théâtre des partis qui tentent de sauver leur siège au gouvernement alors que leurs résultats électoraux sont en recul", a-t-il lancé.
Renvoi des criminels étrangers plébiscité
Revenant à l'ordre du jour de l'assemblée, les participants ont plébiscité l'initiative pour le renvoi des étrangers criminels, par 415 voix contre 0. Ils ont rejeté tout aussi massivement le contre-projet par 416 voix contre 0. Tous les intervenants ont souligné que seule l'initiative proposait une véritable solution pour le renvoi des étrangers délinquants.
Ils ont concentré leurs attaques sur l'alternative du Parlement, qui ne vise pas, selon eux, à renvoyer les étrangers mais plutôt à miner l'initiative. Le contre-projet offrirait trop de latitude aux tribunaux pour statuer sur une expulsion. Il prévoirait des mesures d'intégration en faveur des étrangers qui ne sont pas du ressort de l'Etat. Les personnes qui viennent en Suisse doivent s'intégrer elles-mêmes et s'en tenir aux lois et règles du pays.
Les délégués ont aussi balayé les critiques des opposants affirmant que l'initiative n'est pas conforme au droit international. L'initiative de l'UDC réclame qu'un étranger condamné pour une liste de crimes graves soit automatiquement privé de son titre de séjour. Expulsé, l'intéressé ne pourrait revenir en Suisse pendant 5 à 15 ans, voire 20 ans en cas de récidive. Le contre-projet précise que ces décisions doivent être prises dans le respect des droits fondamentaux.
L’initiative "pour des impôts équitables" étrillée
L'initiative socialiste "pour des impôts équitables" n'a pas eu plus de chance. Par 379 voix contre 1 et 5 abstentions, les délégués ont rejeté ce texte qui vise à freiner la concurrence fiscale entre les cantons. Selon eux, cette proposition laisse planer la menace d'une hausse généralisée de la fiscalité.
Elle "impose un corset fiscal aux cantons" et ne tient pas compte du fait que la concurrence fiscale profite à l'ensemble de la population et de l'économie. Pour le conseiller national vaudois Jean-Pierre Grin, ce texte remet en outre en question la souveraineté cantonale et l'attractivité de la Suisse.
L'initiative veut introduire un taux fiscal minimal pour les revenus imposables de plus de 250'000 francs et les fortunes dépassant les 2 millions de francs. Hans-Jürg Fehr (SH/PS) a eu beau rappeler que cette proposition ne concernait que 2% des contribuables et visait les allègements favorables aux hauts salaires et grosses fortunes, rien n'y a fait.
Ambitions plus modestes pour l’armée
Ueli Maurer, chef du Département de la défense, a quant à lui plaidé pour le retour à la sobriété dans l'armée. Il s'en est pris à la politique menée par son prédécesseur. L'armée a fait preuve de grandes ambitions dans un passé récent en voulant "marcher avec les grands" et s'orienter vers l'OTAN, perdant ainsi le sens de la réalité.
Aujourd'hui, la réalité nous rattrape, a souligné Ueli Maurer. Après l'euphorie, "nous nous attachons maintenant à analyser les faits". Le premier pas a été le rapport sur la politique de sécurité. Le report de l'achat de nouveaux avions est une autre étape "importante". Le prochain sera le rapport sur l'armée.
ats/bkel
Rime est l'un des cinq papables de l'UDC
Jean-François Rime figure sur la liste des cinq candidats disponibles pour la course au Conseil fédéral. Le conseiller national fribourgeois a officiellement, tout comme les autres papables, jusqu'à mardi pour se décider.
"La direction du parti a dressé une liste de cinq personnes jugées compétentes à sa disposition pour le 22 septembre. Mon nom y figure", indique samedi le démocrate du centre dans une interview publiée par "La Liberté". "Je ne peux toutefois pas encore dire si je serai le candidat du parti."
Interrogé sur son réel intérêt pour la fonction de conseiller fédéral, le Fribourgeois a affirmé être "convaincu par la ligne du parti, qui veut que nous nous engagions pour chaque poste se libérant." Et de se dire favorable à un siège romand.
Vendredi, la formation bourgeoise, qui revendique un deuxième siège au gouvernement, avait annoncé avoir cinq candidats à disposition. Les autres personnes intéressées peuvent se manifester d'ici le 31 août.
"C'est le groupe parlementaire qui se déterminera sur le ticket final le vendredi 3 septembre", a rappelé Jean-François Rime.