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Proche-Orient: premier résultat concret

Après 80 minutes de discussion chaperonnées par Hillary Clinton, Mahmoud Abbas et Netanyahu ont discuté pendant 1H30 en tête-à-tête.
Après 80 minutes de discussion chaperonnées par Hillary Clinton, Mahmoud Abbas et Netanyahu ont discuté pendant 1H30 en tête-à-tête.
Le Palestinien Mahmoud Abbas et l'Israélien Benjamin Netanyahu se sont engagés jeudi à se rencontrer toutes les deux semaines dans l'année qui vient pour rechercher la paix au Proche-Orient, un premier résultat de la relance de leur dialogue soutenu par les Etats-Unis.

Le président américain Barack Obama, qui travaille depuis son investiture à ces retrouvailles, s'est dit "encouragé" par l'attitude des deux dirigeants à Washington, lors de leurs premiers pourparlers de paix depuis 20 mois.

Après quelque 80 minutes de discussion chaperonnées par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, le premier ministre d'Israël et le président de l'Autorité palestinienne ont discuté pendant 1H30 en tête-à-tête dans un bureau de Hillary Clinton.

Retrouvailles mi-septembre

La journée de dialogue s'est achevée après 20 nouvelles minutes de discussion à trois. L'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, a rapporté que MM. Netanyahu et Abbas se retrouveront les 14 et 15 septembre, puis à nouveau "toutes les deux semaines". La prochaine rencontre aura lieu dans la station balnéaire égyptienne de Charm el Cheikh. George Mitchell et Hillary Clinton y participeront tous les deux.

Selon M. Mitchell, Netanyahu et Abbas estiment que "la prochaine étape logique serait de commencer à travailler à un accord-cadre en vue d'un statut permanent" avec pour objectif "d'établir les compromis nécessaires (...) qui établira une paix durable pour Israël et les Palestiniens". "Notre but est de résoudre tous les sujets principaux de désaccord d'ici à un an", a-t-il rappelé.

Hillary Clinton, George Mitchell, Mahmoud Abbas, Benjamin Netanyahu, Proche-Orient, pourparlers directs, Washington, septembre 2010 [REUTERS - � Jason Reed / Reuters]
Le sourire était de mise, malgré les blocages, à l'issue de cette première réunion en deux ans. [REUTERS - � Jason Reed / Reuters]

L'émissaire en a dit le moins possible sur le contenu des discussions de jeudi, insistant sur le caractère "sensible" de celles-ci. Mais Nabil Chaath, un haut responsable palestinien, a affirmé que Abbas et Netanyahu s'étaient entendus pour "discuter en premier de la question des frontières". En début de matinée, devant les caméras, M. Netanyahu a souligné qu'il y aurait "des concessions douloureuses des deux côtés".

Exigences

"Reconnaissez Israël comme l'Etat-nation du peuple juif", a-t-il demandé à Mahmoud Abbas. "Cessez complètement la colonisation et l'embargo à Gaza", lui a répondu ce dernier. Les deux hommes se sont affichés solidaires face aux attaques perpétrées ces derniers jours en Cisjordanie par le Hamas islamiste, compté parmi "les ennemis de la paix". Souriants, ils se sont serré la main à l'issue de leur discours. Mahmoud Abbas a même levé le pouce en direction de Benjamin Netanyahu, en signe d'appréciation.

A Gaza, 13 groupes armés palestiniens, dont le bras armé du Hamas, opposé aux négociations en cours, ont annoncé la mise en place d'un mécanisme de coordination pour leurs opérations contre Israël.

"Nous avons décidé de créer un centre de coordination pour nos opérations contre l'ennemi" israélien, a annoncé Abou Obeidah, le porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam, le bras armé du Hamas, parlant au nom des 13 groupes à la presse.

afp/cht

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Positions très éloignées

Malgré les pourparlers, les positions entre Israéliens et Palestiniens restent très éloignées sur la plupart des sujets.

Les Palestiniens veulent fonder leur Etat sur l'ensemble des territoires occupés par Israël depuis 1967. Ils sont prêts à accepter des échanges, mais cela ne suffira pas à régler la question du statut de Jérusalem, ville dont Israël a annexé la partie orientale, et que l'Etat hébreu défend comme sa capitale indivisible.

Les pourparlers devront également trouver une solution aux problèmes aussi épineux que la question des réfugiés ou du partage de l'eau.

Le fragile espoir rencontrera un premier obstacle de taille dès le 26 septembre. Benjamin Netanyahu a en effet dit ne pas vouloir proroger le moratoire partiel sur les implantations juives en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Mais Mahmoud Abbas a signifié jeudi au dirigeant israélien que "sans arrêt de la colonisation, nous ne pourrons pas continuer dans les négociations".