La motion de Jacqueline Fehr, candidate socialiste au Conseil fédéral, demande que le poker, ou en tout cas sa variante la plus populaire "Texas Hold'em", soit considéré comme un jeu d'adresse. Cette variante pourrait ainsi continuer d'être pratiquée légalement lors de tournois en dehors des maisons de jeu et éviterait que des jeunes ne soient attirés dans les casinos.
La motion de Jean-Pierre Grin, conseiller national UDC, propose quant à elle que la Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ) puisse délivrer des licences allégées aux organisateurs de tournois pour certains types de jeu de poker. Et de relever que la décision du Tribunal fédéral de considérer le poker comme un jeu de hasard "met au chômage de nombreuses personnes".
Pression politique
"Le Conseil fédéral n'estime pas qu'il faille, pour des raisons de protection sociale, remettre en question les principes à la base de la loi sur les maisons de jeu", rétorque-t-il dans ses réponses aux motions, publiées lundi. Il n'entend pas créer des dispositions légales permettant la pratique de jeux d'argent dont les gains dépendraient en grande partie du hasard en dehors des maisons de jeu.
Une dérogation, pour le poker, à un principe qui a fait ses preuves serait "injustifiable vis-à-vis des autres jeux", selon le gouvernement. Même si l'on révisait les critères pour distinguer la notion de hasard de celle d'adresse, pour certains jeux de poker, on ne pourrait pas empêcher que des tribunaux soient amenés à délimiter ces notions.
La pression politique est forte sur le gouvernement pour qu'il revoie sa position. En mars, le Conseil national a déjà adopté une motion UDC exigeant de légaliser la participation à des tournois de poker dans des cercles privés ainsi que leur organisation.
ats/dk