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La traque au forcené de Bienne continue

Les gros moyens ont été déployés pour retrouver le fugitif. [REUTERS - � Pascal Lauener / Reuters]
Les gros moyens ont été déployés pour retrouver le fugitif. - [REUTERS - � Pascal Lauener / Reuters]
La police a lancé jeudi une vaste chasse à l'homme pour capturer le forcené qui s'était retranché dans sa maison à Bienne (BE). L'homme a pris la fuite malgré un imposant dispositif après avoir grièvement blessé un policier. Agé de 67 ans, il serait armé.

Après avoir fouillé minutieusement la maison du forcené durant toute la matinée, la police a décrété vers midi que l'homme avait bel et bien quitté les lieux. Le dispositif qui avait été renforcé autour de la maison a été allégé pour permettre aux forces de l'ordre de se disperser dans Bienne.

Jeudi 9 septembre, 18h00, la police lance un avis de recherche et publie une photo du forcené datée des années 1980. [Police cantonale bernoise]
Jeudi 9 septembre, 18h00, la police lance un avis de recherche et publie une photo du forcené datée des années 1980. [Police cantonale bernoise]

De nombreux policiers ont été aperçus dans le centre de la ville tandis qu'un groupe de policiers accompagné d'un chien s'est déplacé dans la forêt voisine. En tout, une centaine de policiers sont mobilisés ainsi qu'un hélicoptère de l’armée muni d’une caméra thermique.

"Nous cherchons partout"

"Nous cherchons partout", a souligné François Gaudy, le chef de la police région Jura bernois-Seeland sans plus de détails. Plus d'une centaine d'agents sillonnent les rues de la ville de Bienne. Un avis de recherche national a été diffusé aux polices cantonales. "On doit craindre qu'il soit armé", a expliqué François Gaudy.

Mercredi, des spécialistes de la police ont tenté d'entrer en contact avec le forcené âgé de 67 ans. En vain. Vers 22h30, sept coups de feu ont été tirés. D'autres déflagrations ont été entendues peu après minuit.

Vers 01h00, alors que les forces de l'ordre commençaient à refermer le cercle sur l'homme barricadé, celui-ci est sorti de chez lui. "L'homme est sorti et a tiré plusieurs coups de feu", a finalement reconnu la porte-parole de la police cantonale bernoise Florie Marion. Le forcené a tiré avec un fusil sur une unité de la police cantonale bernoise. L'un des policiers a été visé à bout portant, à la tête. Bien qu'il portait un casque, il a dû être hospitalisé.

La police a décidé de s'aider d'un chien pour mettre la main sur le forcené. [KEYSTONE - LUKAS LEHMANN]
La police a décidé de s'aider d'un chien pour mettre la main sur le forcené. [KEYSTONE - LUKAS LEHMANN]

Gros moyens déployés

A ce moment-là, la police est partie de l'idée que l'individu se trouvait encore chez lui. Elle a donc mis l'accent sur l'assaut de la maison. Elle a néanmoins élargi l'étendue des recherches en parallèle. Un hélicoptère Super Puma a ainsi longuement survolé la zone jusqu'à 07h15. L'appareil était muni d'une caméra détectrice de chaleur spécialisée dans le repérage de personnes. Des chiens policiers ont aussi été utilisés.

Ce n'est toutefois que vers 14h00 que les unités d'intervention ont définitivement constaté que l'homme n'était plus là.

La police bernoise, très occupée en raison de la visite d'Etat du président allemand Christian Wulff, a reçu le renfort d'unités d'élite zurichoise et bâloise. Les pompiers ainsi que les ambulanciers, les autorités de l’inspectorat de police de la ville de Bienne et la protection civile ont été mis à contribution.

Le quartier des Tilleuls, où se trouve la maison du forcené, est situé près du centre-ville de Bienne. [map.search.ch]
Le quartier des Tilleuls, où se trouve la maison du forcené, est situé près du centre-ville de Bienne. [map.search.ch]

"Un déploiement policier d'une telle envergure est rare à Bienne", a déclaré la porte-parole de la police cantonale.

Vive émotion parmi les habitants

Ce fait divers a suscité une très vive émotion non seulement dans le quartier des Tilleuls mais également dans le reste de la ville. L'école des Tilleuls qui accueille 330 élèves a été fermée dès la matinée. Les écoliers ont été regroupés et les parents invités à venir chercher leur enfant. A 10h00, l'établissement était vide.

Toujours pour des raisons de sécurité, plusieurs maisons ont été évacuées. Au total près de 40 personnes ont provisoirement été placées dans un abri de la protection civile. En soirée, le dispositif dans le quartier a été fortement allégé, même si des policiers restaient sur place.

Les personnes évacuées ont pu rentrer chez elles jeudi soir, selon des informations recueillies par l'ATS en soirée. A priori, l'école devrait avoir lieu vendredi.

Le coup de folie du forcené, dont l’état mental est jugé instable, avait été déclenché par l'annonce de la vente de sa maison. Le président de l'arrondissement judiciaire avait fait paraître une annonce de mise aux enchères publiques, avec une visite de la maison mercredi justement.

ats/bkel

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La police lance un avis de recherche

La police cantonale bernoise prie la population de rester prudente et de signaler tout événement suspect auprès de la hotline téléphonique au numéro 031 634 34 34.

Toutes les personnes qui possèdent des informations sur le suspect doivent s’annoncer immédiatement.

L’homme, âgé de 67 ans, mesure environ deux mètres et est de stature mince. Il a des cheveux blancs et une légère barbe blanche. Il porte des lunettes, une chemise claire et des pantalons foncés.

Des photos de l’homme recherché ainsi que de son père lui ressemblant peuvent être téléchargées sous l’adresse www.police.be.ch.

Le déploiement policier suscite les railleries

La vaste opération de police pour mettre la main sur le forcené fugitif de Bienne suscite les railleries sur internet. Plusieurs citoyens de toute la Suisse se demandent comment un sexagénaire a pu passer entre les mailles d'un dispositif aussi conséquent

"Je ne comprends pas que toute cette troupe surarmée et entraînée se fasse berner par un sexagénaire seul et très probablement mal entraîné. J'aimerais juste que l'on m'explique", lit-on sur le blog du Matin.

Ou dit plus ironiquement: "super boulot y'a pas à dire... presque une armée, des tireurs d'élite, et ils sont capables de le laisser filer et en plus il est armé. Bravo messieurs, excellent travail".

Interrogé sur le site internet du quotidien 20 minutes, un voisin se dit "abasourdi par le déploiement" de forces de l'ordre. "Ils sont postés partout autour du quartier! Cela me semble disproportionné. Jusqu'à preuve du contraire, on n'a pas affaire à une cellule d'Al-Qaïda mais à un simple retraité qui a pété un plomb le jour où des acquéreurs potentiels de sa maison devaient venir la visiter".