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Un proche lance un appel au fugitif de Bienne

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La maison pour laquelle se bat le forcené fugitif.
Toujours aucune nouvelle du forcené de Bienne lundi. Dimanche, un de ses proches lui a lancé un appel pour qu'il prenne contact avec lui. Il se propose de lui venir en aide. Lundi, l'école des Tilleuls restera fermée, ont décidé les autorités scolaires biennoises. Enfin, plusieurs journaux font état de l'interpellation, musclée, d'un suspect.

Un appel vocal et une lettre manuscrite (lire l'encadré) de cette connaissance, vivant à l'étranger mais dont l'identité n'a pas été communiquée, ont été publiés dimanche en fin d'après-midi sur le site internet de la police.

Dans son texte, cet homme explique être revenu en Suisse pour aider le fugitif, qui pour l'instant a refusé tout contact avec les forces de l'ordre. Il dit pouvoir comprendre ce qui lui arrive en ces moments difficiles. "Tes idéaux, tes buts de vie, tes espoirs ont été petit à petit détruits malgré le fait que tu t'es continuellement battu et as tout tenté".

Ne pas "commettre une injustice"

L'ami, un homme d'un certain âge, demande toutefois au fugitif de ne pas "commettre une injustice pour réparer une injustice". Et de le prévenir que s'il devait y avoir de nouveaux blessés, la sympathie qu'il a obtenue pour ses revendications au sein de la population diminuera. "Tes désirs et ta situation sont maintenant connus".

Il propose au fugitif de le contacter par téléphone (au numéro 031 634 73 42)  ou par lettre "comme tu l'as fait en août". "Fais ce qui est juste", écrit cette connaissance, qui signe "Boli"

Pour la police cantonale bernoise, cet appel est une nouvelle tentative d'entrer en contact avec le forcené, a expliqué à l'ATS son porte-parole Stefan von Below. Selon lui, le fugitif lit très certainement la presse. Il demande donc expressément que le numéro de contact soit publié dans les médias.

Protéger les écoliers

Dimanche soir, les parents des écoliers de l'enfantine et du primaire devaient être avertis par téléphone si l'école allait rester fermée ou non. Quant aux élèves plus âgés, ils pouvaient se renseigner via le site internet de leur école. Des chaînes téléphoniques avaient déjà été organisées dans la journée été afin que les parents soient informés au mieux.

"C'est important car ils ne doivent pas avoir de doute", avait précisé Pierre-Yves Moeschler, conseiller municipal biennois et directeur de la formation. Il a dit comprendre la nervosité des familles et des enseignants.

Pas de coups de feu

Par ailleurs, la police indique que le policier qui a été grièvement blessé dans la nuit de mercredi à jeudi par le forcené a pu quitter les soins intensifs après avoir été opéré.

Quant aux détonations entendues cette nuit par des habitants des quartiers des Tilleuls et du Petit-Marais à Bienne, il s'agissait en fait de "feux d'artifices", a indiqué à l'ATS le préfet adjoint de Bienne, Philippe Garbani.

Forcené armé à Bienne: le portrait du sexagénaire
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Comme dans un film

"Il s'est préparé depuis des années à un conflit armé avec la police", a expliqué samedi devant la presse Matthias Herter, chef du groupe de négociations de la police cantonale bernoise. Il a précisé que la police n'avait jamais été confrontée à cette situation que l'on ne voit d'ordinaire que dans des films.

Dans le quartier, le nombre de policiers en uniforme a été réduit au profit d'agents en civil. En outre, des membres des autorités ont pris des mesures de précaution, par exemple en ne dormant plus à leur domicile pour l'instant.

Traqué depuis mercredi

Agé de 67 ans, le forcené nargue les forces de l'ordre depuis mercredi en fin de matinée. Il s'était alors barricadé chez lui, s'opposant à la mise aux enchères forcée de sa maison. Quelques heures plus tard, il blesse grièvement un policier en lui tirant dessus et prend la fuite. Il revient la nuit suivante vers son domicile, tire sur les policiers sans faire de blessé, puis s'éclipse à nouveau. Depuis, il reste introuvable.

Si en apparence le quartier et la ville de Bienne ont retrouvé leur calme, la tension demeure. Dans la population, nombreux s'étonnent que la police n'a toujours pas réussi à mettre la main sur cet homme.

ats/mej

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Le message du proche

Cher Peter,

C'est Boli. J'ai appris par les journaux et la télévision ce qui se passe à Bienne. C'est pour cela que je suis venu en Suisse. Et faire en sorte de pouvoir t'aider.

Comme tu n'es plus dans la maison, je n'ai pas de moyens pour rentrer en contact avec toi. C'est pour ça que j'ai fait appel à la police.

Peter, je comprends ce qui se passe dans ta tête dans ces moments difficiles. Tes idéaux, tes buts, tes espoirs, tout est fichu. Tu t'es toujours battu pour que tout rentre dans l'ordre, pour que tu aies quelque chose à la fin de ta vie, pour que tu n'aies aucune difficulté à subvenir à tes besoins.

J'ai tout vu dans la lettre que tu m'as envoyée récemment. J'espère que tout rentrera dans l'ordre.

Peter, ce qui s'est passé a réveillé l'opinion publique. Tes demandes ont été entendues et beaucoup de gens pensent que tu as raison. Mais écoute-moi s'il te plaît. Il ne faut pas arriver à plus de violence sinon tu vas perdre la sympathie des gens. Ne fais pas en sorte qu'une injustice crée d'autres injustices. ça ne serait pas bien.

Ecoute, je te laisse mon numéro où tu peux m'atteindre.

Tu peux aussi m'écrire comme tu l'as fait fin août. Peter. Fais attention, fais ce qui est juste. Je suis toujours là pour toi et j'espère qu'à la fin tout rentrera dans l'ordre.