Pour la première fois, la police a montré des photos (voir les dernières images ci-contre) de l'intérieur de la maison du forcené et des armes qu'elle a découvertes lors des fouilles. Elle a notamment saisi deux pistolets, deux chargeurs, de la munition, une arbalète avec des flèches, ainsi qu'une somme de 50'000 francs en liquide.
Passage secret
Les enquêteurs ont également découvert une armoire murale avec un double fond qui débouchait sur une pièce où la police a découvert un râtelier et un coffre-fort. "Nous n'avons pas trouvé de tunnel ou de cachette dans le jardin", a précisé François Gaudy, chef de la police région Jura bernois-Seeland. Pas non plus de téléphone portable ou d'ordinateur dans une maison plutôt en désordre.
La police a en revanche mis la main sur des lettres écrites par le fuyard ainsi que de la correspondance récente avec les autorités. "Ces objets donnent une image plus détaillée de son caractère et nous allons tenter d'en tirer des conclusions sur ses agissements futurs", a expliqué le commandant de la police Stefan Blättler
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En dévoilant cet aspect du forcené, la police répond indirectement à ceux qui, sur Facebook ou dans la rue, expriment de l'admiration ou de la compassion pour ce sexagénaire introverti qui tient en échec des centaines de policiers. Le Grand Conseil bernois a lui condamné la "glorification" d'un homme qui a grièvement blessé un policier.
Aucun contact
Depuis la dernière apparition du fuyard près de son domicile dans la nuit de jeudi à vendredi, la police n'a plus eu aucun signe de vie de lui. "Nous partons de l'idée qu'il est toujours en vie car nous n'avons pas la preuve du contraire", a résumé Stefan Blättler devant près d'une cinquantaine de journalistes.
Malgré la découverte de ces armes, les enquêteurs estiment que pour la population le danger n'a pas augmenté pour autant. "Il cherche ses ennemis parmi les représentants de l'Etat, en particulier les policiers", a relevé Stefan Blättler. Invoquant l'enquête en cours, le commandant n'a voulu donner aucune information sur le dispositif en place et sur la stratégie. Il n'a pas non plus voulu commenter les critiques sur la gestion de cette crise. "Je m'abstiens de tout débat, ce n'est pas le moment", a souligné le commandant de police.
Enquête exigée
Reste que les députés du Grand Conseil bernois exigent une enquête indépendante sur le déroulement de cette affaire une fois qu'elle sera terminée. Les interrogations et le mécontentement enflent en effet dans une partie de la population.
Quant au policier d'élite bernois grièvement blessé par balle à la tête, il a pu quitter les soins intensifs. Son état est stable et l'homme est lucide, a expliqué le commandant de la police qui a pu s'entretenir avec lui.
Agé de 67 ans, le forcené nargue les forces de l'ordre depuis mercredi en fin de matinée. Il s'était alors barricadé chez lui, s'opposant à la mise aux enchères forcée de sa maison. Jeudi vers 1h du matin, il blesse grièvement un policier en lui tirant dessus et prend la fuite. La nuit suivante, il revient la nuit vers son domicile, tire sur les policiers sans faire de blessé, puis s'éclipse à nouveau.
Les écoliers migrent
Aux Tilleuls, la vie "normale" reprend son cours, moyennement quelques aménagements. Mardi, les responsables de l'éducation biennoise sont parvenus à mettre la touche finale à leur plan de relogement des élèves du quartier, a indiqué Peter Walther, en charge des degrés scolaires inférieurs.
Les écoliers des classes enfantines se rendront dès jeudi dans les locaux de la maison de paroisse de la Pauluskirche. Ils auront encore congé mercredi afin que leur déménagement puisse être organisé, a précisé Peter Walther.
Comme annoncé lundi déjà, les élèves alémaniques du primaire se rendront dès mercredi à l'école Battenberg et leurs camarades francophones dans l'école Dufour. De leur côté, les gymnasiens seront déplacés au Strandboden.
agences/lan
Facture salée pour le contribuable
La facture s'annonce très lourde pour les contribuables bernois, qui devront assumer l'essentiel des coûts du déploiement policier pour retrouver le forcené.
Le coût de l'imposant déploiement policier mis en place depuis près d'une semaine n'a pas été communiqué. Il devrait toutefois dépasser plusieurs millions de francs si l'on tient compte de l'engagement 24 heures sur 24 de centaines de policiers de plusieurs cantons, des heures de vol d'un Super Puma ou du largage de tracts.
A titre de comparaison, les coûts d'un dispositif policier mis en place à l'extérieur de la patinoire pour assurer la sécurité d'un match de hockey à hauts risques à Bienne s'élève à quelque 100'000 francs.
La ville de Bienne prend à sa charge les coûts de l'engagement des sapeurs-pompiers, des hommes de la protection civile, ainsi que de l'évacuation d'une quarantaine de personnes, a précisé mardi Barbara Schwickert, conseillère municipale chargée de la sécurité. Les autorités pourraient ensuite théoriquement facturer ces frais au fugitif.