Le texte veut combattre le manque d'activité physique et l'obésité croissante en faisant bouger les jeunes en priorité. En abaissant de 10 à 5 ans l'âge pour les activité "J+S", le nombre de participants devrait passer de 500'000 à 750'000.
Soutient de tous bords
Cette mesure coûtera 20 millions de francs supplémentaires par année à la Confédération, a rappelé le ministre des sports Ueli Maurer. C'est la seule nouvelle dépense qu'entraîne la nouvelle loi, a précisé Mario Fehr (PS/ZH) au nom de la commission. La Confédération subventionne déjà "J+S" à hauteur de plus de 60 millions par année.
De nombreux orateurs, toutes tendances politiques confondues, ont souligné l'importance et les vertus du sport. Mario Fehr a ainsi vanté son utilité sociale et la joie de vivre qu'il apporte, rappelant que deux millions de personnes le pratiquent dans les quelques 22'500 clubs recensés en Suisse.
Tiana Angelina Moser (Verts libéraux/ZH) a parlé du sport comme "école de vie, où l'on apprend à perdre". Ruedi Noser (PLR/ZH) a pour sa part relevé son rôle d'intégration ainsi que d'outil de développement personnel et d'ascension sociale.
Fort de cet enthousiasme, le National a décidé, par 131 voix 30, que la Confédération doit imposer au moins trois leçons d'éducation physique hebdomadaires à l'école obligatoire. "Si on ne fixe pas un minimum, certains cantons risquent de descendre en dessous en périodes de restrictions budgétaires", ont argumenté à l'unisson Yvonne Gilli (Verts/SG) et Simon Schenk (UDC/BE).
Le camp rose-vert aurait même souhaité étendre cette obligation jusqu'au degré secondaire supérieur, mais le plénum, par 99 voix contre 53, a refusé d'aller aussi loin.
Auditionnés par la commission, les cantons auraient, eux, voulu conserver la compétence de fixer le nombre de périodes hebdomadaires, une revendication qui sera peut-être entendue par le Conseil des Etats.
Nouvelles mesures contre les abus
Un accent est par ailleurs mis sur la lutte contre les abus sexuels. Suivant une proposition de sa commission, le National a introduit une précision: l'Office fédéral du sport (OFSPO) sera tenu de consulter les données personnelles du casier judiciaire relatives aux condamnations ou enquêtes pénales en cours pour examiner la réputation d'un cadre "Jeunesse+Sport".
La loi révisée renforce aussi les dispositions pénales contre le dopage. Les sanctions pourraient aller jusqu'à cinq ans de privation de liberté dans les cas les plus graves, comme le trafic par métier ou la remise de substances à des enfants et des adolescents.
Les fédérations sportives continueront en revanche de punir les sportifs qui ont recours aux substances illicites. Leurs interdictions de concourir durant au moins deux ans sont plus sévères que le code pénal.
Le dossier passe au Conseil des Etats.
ats/jeh
Egalité et environnement mis de côté
Si la Chambre du peuple a accepté d'ajouter, parmi les buts de la loi, la prévention des accidents dus au sport, elle a en revanche refusé d'autres propositions de sa commission.
Le texte ne comportera ainsi aucune disposition visant à favoriser l'égalité entre les sexes, le respect de l'environnement ou le développement durable.
La majorité a suivi les arguments de Simon Schenk et d'Ueli Maurer, qui ont martelé que ces éléments figuraient déjà dans d'autres textes et qu'ils n'avaient par conséquent rien à faire dans une loi sur l'encouragement du sport.