Au Conseil national depuis 1999, le libéral-radical de 58 ans n'était pourtant pas un ténor de la politique fédérale. Il faisait plutôt figure de leader en matière d'absentéisme. A la tête d'un empire industriel, il avouait devoir consacrer du temps à ses affaires.
Très à droite
Profilé à droite au Parlement, ce patron, vice-président d'economiesuisse, est un ardent défenseur du libéralisme économique. Il soutient la concurrence fiscale, la libéralisation des heures d'ouverture des magasins et combat le salaire minimum. Johann Schneider-Ammann s'oppose résolument à l'extension des assurances sociales et a fait campagne contre l'assurance maternité. Selon lui, les prestations doivent plutôt être revues à la baisse et l'âge de la retraite porté à 67 ans.
En politique européenne, il défend avec ardeur la voie bilatérale. Selon son profil politique établi par "smartvote", le Bernois est, hors des rangs UDC, le plus à droite des candidats qui se sont présentés à l'élection au Conseil fédéral.
Homme intègre
Selon le palmarès des plus grosses fortunes de Suisse du magazine "Bilan", les Schneider-Ammann disposeraient de 500 à 600 millions de francs, mais le capitaine d'industrie a par ailleurs une image d'homme intègre ayant les pieds sur terre. Il n'a pas attendu la crise pour s'en prendre aux salaires abusifs et a fustigé l'attitude des banques durant la tempête.
Si ses qualités de représentant de l'économie réelle ont souvent été mises en avant par ses partisans bourgeois, elles lui ont values aussi un certain respect de la part des syndicats. Comme président de Swissmem, l'association faîtière de l'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux, il sait aussi ce qu'est un partenariat social, argumente Corrado Pardini qui a négocié avec lui la convention collective de travail de l'industrie des machines
Succès économiques
Fils d'un vétérinaire emmentalois, Johann Schneider a rejoint le groupe de son beau-père Ulrich Ammann au début des années 1980.
Ingénieur de formation et diplômé de l'Insead, institut européen d'administration à Fontainebleau (F), ce père de deux enfants a étendu et internationalisé les activités du groupe, comme son partenaire commercial Nicolas Hayek. Il a plus que quadruplé le chiffre d'affaires réalisé avec des machines de production d'asphalte, de béton et de machines, la portant à plus d'un milliard de francs.
Il peut afficher d'autres succès sur le terrain. En 2003, il a sauvé la société biennoise Mikron. Sur son site internet, le capitaine d'industrie se targue surtout d'avoir réussi à maintenir les emplois en Suisse malgré la crise. L'entreprise familiale créée en 1869 y occupe entretemps 1200 personnes (3000 dans le monde).
ats/lds