"Nous n'avons pas atteint ce que nous voulions atteindre. Les progrès dans la réduction du nombre de personnes pauvres à travers le monde, l'accès à l'éducation primaire et à l'eau potable, l'égalité des sexes sont insuffisants", a dit devant l'assemblée la cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Et de méditer sur ce manque de résultats.
La faute à la crise?
"Peut-être nous sommes-nous donnés une tâche impossible", s'interroge-t-elle. Elle relève le fait qu'au tournant du millénaire, lorsque les OMD ont été adoptés, "l'économie était florissante. Presque tout semblait possible. Même relever le plus grand des défis globaux: réduire la pauvreté".
"Trop concentrés sur les symptômes" Pour la ministre socialiste, une des causes de l'échec actuel des OMD réside peut-être dans le fait qu'on s'est "trop concentrés sur les symptômes et pas assez sur les causes de la pauvreté et de la misère".
Elle a donc insisté sur la nécessité de mettre en oeuvre des mesures pour assurer les "services de base" et une "paix durable" dans les pays aux structures étatiques fragiles, une des caractéristiques des pays ou régions les plus en retard au niveau des OMD.
Elle évoque aussi l'idée de replacer les droits humains au coeur des OMD. Car la réalisation des OMD "exige l'effort d'intégrer tous les groupes sociaux. Or dans bien des cas, nombres de personnes sont exclues ou marginalisées, souvent des femmes et des minorités."
Dans la mesure du possible
Préoccupée par les multiples conflits que pourraient créer des migrations causées par le changement climatique, Micheline Calmy-Rey a encore plaidé pour une meilleure prise en compte de cette problématique dans les OMD.
Elle demande des "efforts accrus" notamment pour réaliser les objectifs du Protocole de Kyoto, et a rappelé l'importance "absolument essentielle" de "la définition d'objectifs crédibles et réalisables pour la période au-delà de 2012".
ats/afp/jeh
Un monde meilleur qui se fait attendre
En ouverture du sommet, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé les dirigeants du monde à s'engager à nouveau à atteindre les OMD.
L'élément majeur reste en priorité la réduction de moitié de la pauvreté d'ici 2015.
Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, le Suisse Joseph Deiss, a lui lancé un appel à plus d'argent du secteur privé pour atteindre ces objectifs.
Les dirigeants des Etats membres de l'ONU doivent adopter d'ici mercredi un document préparé la semaine dernière sur les OMD, programme phare des Nations unies dont les objectifs sont encore loin d'être atteints à 5 ans de la date butoir.
Ce document de synthèse est loin d'être triomphaliste. S'il affirme qu'il est possible d'atteindre les huit objectifs du Millénaire pour le développement, il admet qu'il y a des retards importants depuis le lancement du programme en 2000.
Outre la réduction de moitié de la pauvreté extrême dans le monde d'ici à 2015, les OMD consistent à assurer l'éducation primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le sida, le paludisme et d'autres maladies, préserver l'environnement et mettre en place un partenariat mondial pour le développement.