"Je me réjouis particulièrement et je suis fier", a dit mercredi devant les médias le nouvel élu au Conseil fédéral Johann Schneider-Amman. La première motivation du nouvel élu est de développer la "merveille" qu'est la Suisse, a-t-il ajouté. Le Bernois a souligné que son monde va être fortement modifié en passant de son entreprise à la politique. Il lui tient à coeur d'apporter désormais une contribution à la prospérité et au bienêtre du pays.
Le libéral-radical va s'appuyer, comme dans son entreprise, sur trois piliers: l'indépendance, l'autonomie et la crédibilité. S'agissant du gouvernement, Johann Schneider-Ammann veut soigner la concordance et la collégialité. Selon lui, le collège doit présenter une unité vis-à-vis de l'extérieur. Il faut renforcer la confiance envers le gouvernement. "Nous nous efforcerons de servir ce pays au mieux", a-t-il ajouté.
Deux Bernois, c'est historique
L'Assemblée fédérale a élu Johann Schneider-Amann au 5e tour pour succéder à Hans-Rudolf Merz au Conseil fédéral. Le conseiller national bernois de 58 ans a obtenu 144 voix, contre 93 à l'UDC Jean-François Rime. La majorité absolue était de 119 voix. Après l'élection de Simonetta Sommaruga, l'Assemblée fédérale a donc préféré cette solution à l'élection de deux femmes, qui aurait conforté la nouvelle majorité féminine historique à cinq élues sur sept.
En acceptant son élection, Johann Schneider-Ammann a remercié pour la confiance qui lui a été accordée et annoncé dans les quatre langues nationales qu'il s'engagerait de toutes ses forces pour le bien du pays. Le Bernois a aussi félicité la socialiste Simonetta Sommaruga pour son élection. La candidature de combat de Jean-François Rime a été fatale à Karin Keller-Sutter au 4e tour. La St-Galloise a été évincée pour deux petites voix d'écart en faveur du Fribourgeois. Les deux derniers tours ont aussi été marqués par 9 puis 8 voix non valables.
Bonne nouvelle en revanche pour le canton de Berne: avec Johann Schneider-Amman, il place un 2e de ses représentants au gouvernement, une première depuis 1848. A l'origine, l'Assemblée fédérale ne pouvait pas élire plus d'un conseiller fédéral par canton, afin de protéger les petits cantons de l'hégémonie des grands. Cette disposition a été abrogée en 1999. Depuis, la Constitution fédérale stipule que les "régions et les langues doivent être équitablement représentées au Conseil fédéral".
Le détail des cinq tours de scrutin
Premier tour:
Jean-François Rime (UDC/FR): 72 voix
Brigit Wyss (Verts/SO): 57 voix
Johann Schneider-Ammann: 52 voix
Karin Keller-Sutter (PLR/SG): 44 voix
Ignazio Cassis (PLR/TI): 12 voix
Autres: 7 voix
Majorité absolue: 123 voix
Deuxième tour:
Johann Schneider-Ammann: 75 voix
Jean-François Rime: 72 voix
Karin Keller-Sutter: 55 voix
Brigit Wyss: 40 voix
Autres: 3 voix
Majorité absolue: 123 voix
Troisième tour:
Johann Schneider-Ammann: 78 voix
Jean-François Rime: 72 voix
Karin Keller-Sutter: 66 voix
Brigit Wyss: 28 voix
Majorité absolue: 123 voix
Quatrième tour:
Johann Schneider-Ammann: 84 voix
Jean-François Rime: 76 voix
Karin Keller-Sutter: 74 voix
Majorité absolue: 118 voix
Cinquième tour:
Johann Schneider-Ammann est élu par 144 voix
Jean-François Rime: 93 voix
Majorité absolue: 119 voix
ats/ps