La cérémonie a été à l'image de l'évêque défunt: simple et authentique. A son issue, tout le monde a d'ailleurs été invité à un apéritif, autour de pain et de fromage dans un restaurant proche.
Dans son homélie, l'évêque auxiliaire de Genève, Mgr Pierre Farine, a mis l'accent sur le goût de l'harmonie qu'avait Mgr Genoud. Il l'a recherchée dans la musique, la philosophie et dans sa démarche théologique. "Sa grande souffrance a été de découvrir que tout n'était pas harmonie dans l'Eglise".
Lors du dernier adieu, sa nièce a rappelé qu'il aimait à dire qu'il n'était pas "un tonton à héritage". "Détrompe-toi", lui a-t-elle dit. Il a non seulement servi d'exemple à ses neveux, mais leur a transmis le goût de la musique et du chant.
Caveau de la cathédrale
Au nom des gouvernements fribourgeois, vaudois et genevois, le président de Conseil d'Etat fribourgeois Beat Vonlanthen lui a rendu hommage en français et en allemand. "Tous ceux qui l'ont connu ont été conquis par ce 'prêtre heureux', aussi profond que pétillant".
Lorsque tous les fidèles ont quitté l'église, le cercueil a été descendu dans la crypte. Seul un tout petit nombre de personnes dont le frère et la soeur de Mgr Genoud ont pu accompagner son cercueil dans le caveau du sanctuaire.
Peu avant la cérémonie, le cercueil du défunt a été déposé au sol devant l'entrée de la cathédrale St-Nicolas en signe d'humilité. Un contingent des grenadiers fribourgeois a monté une garde d'honneur. Sept gardes suisses du Vatican étaient présents.
Une procession en blanc et mauve
Corps de musique officiel du canton de Fribourg, la Landwehr lui a rendu les honneurs au son notamment du larghetto de Haendel. Après une salve lancée au ciel par les grenadiers, le cercueil a été porté à l'intérieur de la cathédrale accompagné par un très long cortège d'ecclésiastiques en aube blanche et étole mauve. Le cercueil a été déposé à même le sol, selon le voeu du défunt.
Nombreux sont ceux qui n'ont pas trouvé de place dans la cathédrale. Vu la température peu clémente, l'évêché n'a pas fait dresser une tente sur la place Notre-Dame comme prévu. Les fidèles ont pu suivre la cérémonie sur un écran géant dans l'église des Cordeliers, à quelques pas de la cathédrale.
Les proches de Mgr Genoud ainsi que des représentants des autorités civiles et religieuses ont participé aux funérailles présidées par Mgr Pierre Farine. Le Conseil d'Etat fribourgeois était représenté par cinq de ses sept membres. Le gouvernement vaudois a délégué le conseiller d'Etat Philippe Leuba. Neuchâtel était représenté par le président de son Grand Conseil. Plusieurs parlementaires fédéraux étaient présents.
Un évêque proche des gens
Accessible, simple et sensible, l'évêque était aimé. Le courage, la sérénité et la foi avec lesquelles il a affronté la maladie lui auront valu sympathie et respect auprès des non-catholiques aussi.
A la tête du diocèse depuis 11 ans, ses dernières années de ministère auront été marquées par les souffrances aussi bien physiques que celles résultant de son activité. L'évêque avait subi les attaques d'un premier cancer en 2007.
En 2009, un cancer au poumon se déclarait. Après une chimiothérapie et une brève accalmie, il subissait une rechute qui devait l'emporter. Dans son diocèse, Mgr Genoud a dû en particulier affronter la tourmente soulevée par les affaires de prêtres pédophiles.
ats/os
Pédagogue et philosophe
Né en 1942 à Châtel-St-Denis (FR), Mgr Genoud est ordonné prêtre en 1968. Il officie comme vicaire pendant trois ans à Montreux (VD), avant de reprendre des études pour décrocher une licence en philosophie de l'Université de Fribourg en 1975. S'ouvre alors pour lui une longue carrière d'enseignant en philosophie, notamment au collège de Bulle (FR).
Dès 1994, il s'occupe de la formation des futurs prêtres au séminaire diocésain. Curé de campagne. il est également chargé de cours à l'Université de Fribourg jusqu'à sa nomination à la tête de l'évêché en 1999. Il a aussi été curé de Lessoc, une petite paroisse du district de la Gruyère, de 1981 à 1994.