La région lémanique risque "l'asphyxie". La croissance économique doit être accompagnée par le développement rapide de l'infrastructure des transports, a affirmé à Lausanne Blaise Matthey, directeur général de la Fédération des entreprises romandes.
Partenariats nombreux et indispensables
Face au risque de congestion, l'union doit faire la force. Fini le temps "des guerres stériles", a relevé le président du gouvernement vaudois Pascal Broulis. Qu'il s'agisse des cantons de Vaud et de Genève, des milieux politiques ou économiques, des partisans du rail et de la route, tous déclarent vouloir tirer à la même corde pour améliorer la mobilité.
La vision doit être "concertée pour toute la chaîne du transport", a souligné la conseillère d'Etat genevoise Michèle Künzler. Sur l'autoroute Genève-Lausanne, dans l'agglomération, sur le rail, avec la France voisine, "le partenariat est indispensable". Elle a mentionné à cet égard son "inquiétude grandissante" quant à la mise en oeuvre du CEVA prévue en 2016 pour laquelle il reste encore 22 recours sur les 1600 déposés.
Son collègue Mark Muller a déploré la lenteur des projets de la Confédération pour la route. Il s'est réjoui de l'arrivée de Doris Leuthard au Département des transports (DETEC) et "compte beaucoup sur elle" pour tenir davantage compte des besoins économiques du pays.
Léman 2030
En matière de partenariat privé-public, Mark Muller n'a pas caché qu'il fallait étudier la possibilité d'un tel système pour la traversée de la rade à Genève via un éventuel péage.
Pour le rail et le projet "Léman 2030", le conseiller d'Etat vaudois François Marthaler a indiqué que les projets de lois et décrets concernant le financement des études devraient être proposés aux parlements début 2011.
A plus court terme, le ministre a annoncé la mise en service dès fin 2012 par les CFF de 10 "magnifiques" rames RE-Dosto pour le RegioExpress. La capacité des places assises augmentera de 800 unités, soit de 35%. Cela "détendra la situation", selon François Marthaler.
Avec le "Grand Zurich"
D'ici 2030, les CFF prévoient une croissance de 120% de la clientèle sur la ligne Lausanne-Genève, avec plus de 100'000 voyageurs quotidiens. En matière de lobbying, Claudine Amstein, directrice de la Chambre vaudoise du commerce et de l'industrie, a insisté sur la nécessité pour l'Arc lémanique de nouer des alliances aussi en dehors de la région.
Elle souhaite y parvenir en particulier avec le Grand Zurich, l'autre pôle fort "contributeur de l'ensemble de la Suisse".
ats/lds