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Affaire Hainard: Berne aussi mène l'enquête

Frédéric Hainard aurait déjà dérapé alors qu'il était procureur fédéral suppléant, juste avant son élection. [KEYSTONE - SANDRO CAMPARDO]
Frédéric Hainard aurait déjà dérapé alors qu'il était procureur fédéral suppléant, juste avant son élection. - [KEYSTONE - SANDRO CAMPARDO]
Alors que l'enquête parlementaire est relancée sur les agissements de Frédéric Hainard au niveau neuchâtelois, les méthodes d'enquête du ministre démissionnaire alors qu'il était procureur fédéral suppléant font également l'objet d'investigations au niveau fédéral.

Le Ministère public de la Confédération a ouvert une enquête interne autour de l'engagement par Frédéric Hainard de son amante dans une vaste enquête internationale sur un trafic de drogue, notamment en Amérique du Sud, révèle mercredi Le Matin. Le ministre, qui exerçait jusqu'au 26 mai 2009 en tant que procureur fédéral suppléant, l'avait alors déjà engagée, comme traductrice d'espagnol.

Du pain à remettre sur la planche

Saisie par un des prévenus poursuivis par le "shérif" jusqu'en Argentine, la justice fédérale a dû admettre que l'objectivité de la traduction des interrogatoires de suspects n'avait pas été assurée. Début septembre, elle s'est résignée à annuler et faire détruire l'ensemble des commissions rogatoires menées par le couple en Amérique du Sud et en Espagne.

Le train de vie du libéral-radical neuchâtelois et de sa compagne lors de leurs déplacements sud-américains font également sourciller les inspecteurs fédéraux, selon le quotidien lémanique.

ats/jeh

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L'enquête reprend au niveau cantonal

Le Grand Conseil neuchâtelois a désigné mardi la représentante des Verts Veronika Pantillon à la fois comme membre et présidente de la CEP.

Elle remplacera dans ses fonctions son collègue de parti Patrick Erard.

La décision va permettre à la CEP de reprendre l'enquête sur les abus de pouvoir présumés prêtés au conseiller d'Etat Frédéric Hainard.

En outre, par 111 voix sans opposition, le Grand Conseil a reformulé le délai fixé au 31 octobre à la CEP pour rendre ses conclusions.

Immunité menacée

Par 106 voix sans opposition, le parlement neuchâtelois a décidé également de nommer une commission de neuf membres pour étudier la question de la levée de l'immunité de Frédéric Hainard.

Le vote à ce sujet est intervenu à la demande du Ministère public, qui a été saisi d'une plainte pénale visant le conseiller d'Etat.

Ce dernier est en effet préservé, grâce à son immunité, de toute action judiciaire visant des faits survenus dans l'exercice de ses fonctions.