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Gestion de l'Université de Neuchâtel mise en cause

L’Université de Neuchâtel brasse un budget de 120 millions. [sandro campardo]
L’Université de Neuchâtel brasse un budget de 120 millions. - [sandro campardo]
L'Université de Neuchâtel devra se soumettre à un audit portant sur de possibles abus dans les notes de frais. L'affaire a éclaté la semaine dernière après la suppression du poste de directeur des finances et des ressources humaines de l'institution. En partant, l'homme a remis des documents explosifs au ministre Philippe Gnaegi, rapporte la RSR.

Le 22 septembre dernier, un étrange communiqué était tombé à Neuchâtel. Il annonçait à la fois la suppression du poste de directeur des finances et des ressources humaines de l'Université et le lancement d'un audit externe pour passer à la loupe la gestion de l'institution. Il faisait également état de "rumeurs".

Documents confidentiels

Après plusieurs jours d'investigations, la RSR a pu clarifier certains éléments. Le directeur financier dont le poste est supprimé a remis en partant des documents confidentiels au conseiller d'Etat Philippe Gnaegi en juillet dernier. Ces documents contiendraient des informations sur certains abus dans les notes de frais et l'utilisation problématique de crédits d'études et de congés sabbatiques des professeurs. Un audit a été commandé, dont les résultats sont attendus pour la fin du mois. Le président du conseil de l'université, Dick Marty, confirme l'existence de ces documents, mais ne dit rien de leur contenu.

Le directeur remercié, Stéphane Duina, a décidé de faire recours contre la suppression de son poste. Il parle de "licenciement déguisé". Il est encore sous contrat jusqu'en janvier prochain mais n'exerce plus d'activité à l'Université. Visiblement, il fait les frais de très fortes tensions personnelles entre lui et sa rectrice, Martine Rahier, qui a pris la décision de supprimer son poste. Officiellement, c'est la nécessité de faire des économies qui a poussé le rectorat à cette coupe.

Un poste stratégique

Mais de toute part, on s'étonne de la suppression de ce poste stratégique (l’Université brasse un budget de 120 millions), à l'heure où l'Etat cherche précisément à se doter de cinq conseillers financiers. C'est ce que souligne Baptiste Hurni, le président du Parti socialiste et membre de la commission de gestion. L'ancien recteur ad intérim de l'Université, Jean-Pierre Derendinger, qualifie cette décision de "surprenante et déraisonnable". Désormais, seule la rectrice Martine Rahier peut venir justifier sa décision. Elle a écourté un séjour au Canada et devrait être de retour lundi.

RSR/ Virginie Pilault /AD

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