Les autorités fribourgeoises se liguent pour négocier avec le brasseur argovien en mains du groupe Carlsberg. Une cinquantaine d'employés n'ont pas pris le travail comme prévu mardi à 7 heures du matin mais à 8 heures seulement.
Cette mesure visait à exiger des retraites anticipées et un plan social substantiel dans le cadre de la fermeture prévue de la brasserie fribourgeoise, a expliqué à l'AP Armand Jaquier, secrétaire régional du syndicat Unia à Fribourg. Il s'agit aussi de mettre en place des postes supplémentaires sur le site logistique de Feldschlösschen à Givisiez, tout près de Fribourg.
Unia est convaincu que la direction aura entendu le message et viendra avec des propositions "correctes", a précisé Armand Jaquier. Sinon, d'autres mesures de lutte pourraient être envisagées. Le 30 septembre dernier, Feldschlösschen a exclu toute poursuite de la production de bière à Fribourg. Cette réponse a fâché les employés de la brasserie.
Autorités interpellées
Le message s'adressait également aux autorités cantonales qui doivent prendre leurs responsabilités et tout mettre en oeuvre pour maintenir la production de bière à Fribourg, a souligné le syndicaliste. Une nouvelle séance de négociations est prévue jeudi prochain.
Dans un communiqué commun diffusé en début d'après-midi, le Conseil d'Etat fribourgeois et le Conseil communal de la Ville de Fribourg ont souligné vouloir poursuivre les négociations avec Feldschlösschen "ensemble", "afin de renforcer leur position".
Voulant continuer "de défendre les intérêts des employés de Cardinal", ils retiennent que les discussions devront porter sur trois domaines, à savoir offrir des solutions acceptables aux collaborateurs de Cardinal, renforcer le site logistique de Givisiez et vendre la parcelle à l'Etat et à la Ville de Fribourg.
"Il y a un sens à ce que vous faites pour l'ensemble du canton", a affirmé le Conseiller aux Etats Alain Berset aux employés. Selon lui, à chaque fois que celui qui décide n'est pas dans le même bâtiment que celui qu'il emploie, on va au devant de problèmes."Ce qui vous arrive peut arriver à tout le monde".
ats/jeh
Feldschlösschen prend acte
Le groupe Feldschlösschen s'est déçu par le débrayage du personnel de la brasserie Cardinal.
Il assure cependant prêt à poursuivre le dialogue et ne remet pas en question la séance de pourparlers de jeudi.
"Nous prenons acte et nous regrettons", a expliqué le porte-parole du groupe Markus Werner.
Ce dernier critique en particulier que le personnel ait parlé avec les médias avant de prendre contact avec eux.