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Criminels étrangers: la droite prône la fermeté

Le drame s'était déroulé dans un cabaret du quartier des Pâquis, à Genève.
La droite ne veut pas que les auteurs de délits sans gravité soient expulsés d'office.
"Ferme mais juste", c'est sous ce slogan que les partis bourgeois à l'origine du contre-projet à l'initiative pour le renvoi des criminels étrangers défendent leur bébé. Lançant leur campagne, ils accusent l'UDC de ne se préoccuper que de propagande électorale.

Le but visé par le contre-projet est le même que celui de l'initiative UDC pour le renvoi des criminels étrangers, mais sans ses défauts, a assuré jeudi le comité bourgeois. Ce groupe interpartis est composé du Parti libéral-radical (PLR), du Parti démocrate-chrétien (PDC), du Parti bourgeois démocrate (PBD) et du Parti vert'libéral (PVL).

Le contre-projet permettra un tour de vis et une politique d'expulsion uniformisée au niveau national sans sombrer dans les décisions arbitraires ou les violations des droits constitutionnel et international, assure le comité.

Si l'UDC voulait vraiment renvoyer les criminels étrangers, il aurait dû se rallier au tour de vis proposé au niveau de la loi il y a deux ans et qui pourrait alors déjà être appliqué, selon lui.

Ratisser plus large

Plutôt que d'énoncer une liste de délits, le texte qui sera soumis parallèlement à l'initiative au verdict du peuple lors des votations fédérales du 28 novembre, préfère se baser sur la lourdeur des peines. Les délits sans gravité ne seront ainsi pas frappés obligatoirement d'une expulsion.

Mais cela permettra aussi de ratisser plus large: les lésions corporelles graves et les escroqueries économiques graves seront aussi des motifs de renvoi. Et le comité de renvoyer aux chauffards étrangers qui font la une de la presse alémanique.

ats/bri

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Vers une explosion des expulsions

Actuellement 400 expulsions ont lieu en moyenne par an. Ce total passerait à 800 avec le contre-projet et à 1400 avec l'initiative, a avancé la conseillère fédérale en charge de Justice et Police Eveline Widmer-Schlumpf la semaine dernière lors du lancement de la campagne.

Double campagne de l'UDC

L'UDC a déjà annoncé qu'il mènera une double campagne: en faveur de son propre texte et contre celui élaboré par le Parlement.

Pour illustrer le "oui" à l'initiative, l'UDC reprend l'image du mouton noir, largement placardée dans les rues de Suisse durant les dernières élections fédérales.

Pour inciter le peuple à rejeter le contre-projet, le parti recourt à un autre visuel. Sur un visage censé représenter un étranger apparaît en bandeau noir avec l'inscription "Ivan S. Violeur et bientôt Suisse?". Ou "Ismir K., Abuseur social".