Avant son acte, le condamné s'était déjà rendu coupable d'au moins 5 autres viols à caractère sadique ces 21 dernières années. Père d'une fille, il avait en outre abusé sexuellement de son ex-compagne à plusieurs reprises et avec brutalité.
Risque de récidive trop élevé
Le risque qu'il commette de nouveaux crimes graves et homicides est trop élevé, a déclaré jeudi le président du Tribunal de district de Weinfelden (TG). Pour protéger la population, il faut donc interner ce criminel très dangereux à vie, a conclu le juge.
Dans sa décision, le tribunal s'est appuyé sur deux expertises psychiatriques. Une seule ne suffit en effet pas à prendre une mesure d'internement à vie. Selon les deux rapports, le danger de récidive du coupable psychopathe est très élevé. Cet homme ressent du plaisir en torturant des femmes. Son trouble de la personnalité est en outre incurable. Il ne présente en outre aucun signe de regret ou de compréhension.
L'avocat du prévenu avait demandé que son client soit, au pire, condamné à un internement réexaminé tous les deux ans, comme le prévoyait l'ancienne législation. "Personne ne sait aujourd'hui quel genre de personne l'accusé sera dans 20 ans", avait-il lancé à la Cour. Les juges ont toutefois suivi le réquisitoire du Ministère public. L'homme sera interné après avoir purgé sa peine de prison.
Il s'agit de la première personne à être internée à vie depuis l'adoption par le peuple en 2004 de l'initiative pour l'internement des criminels dangereux. Présente lors du procès, l'initiatrice Anita Chaaban a déclaré après l'annonce du jugement que cette décision était "la seule juste" dans ce cas.
Une histoire sordide
Les faits remontent à la nuit du 26 au 27 août 2008. Le quadragénaire a alors tué, à son domicile de Märstetten (TG), une call-girl thaïlandaise de 30 ans. Il a ensuite transporté son corps dans une valise sur son vélomoteur. Arrivé dans une forêt, il a jeté le cadavre dans un ravin.
Pour le tribunal, la culpabilité de l'accusé ne fait pas de doute. Un jour après le meurtre, la police a relevé des traces d'ADN de la victime sur le pénis du prévenu. Du sang de la jeune femme a en outre été découvert dans l'appartement et sur le vélomoteur de cet homme.
Face à ces preuves accablantes, l'accusé a toujours contesté les faits sur la base d'explications douteuses. Ainsi, il aurait fait une tournée dans les bistrots durant la nuit du crime et n'était donc pas chez lui. Toujours selon le prévenu, la police aurait déposé elle-même les traces d'ADN suspectes à son domicile. Quant au téléphone portable avec lequel la prostituée a été contactée, il l'aurait oublié dans un bar avant que celle-ci ne reçoive le coup de fil.
ats/sbo/hof