La place Catherine-Repond a été officiellement inaugurée mardi après-midi dans le quartier du Guintzet à Fribourg. C'est sur ce site que les exécutions avaient lieu à Fribourg jusqu'en 1798 et c'est là que la "Catillon" avait été brûlée.
Selon les Archives de l'Etat, cette quasi septuagénaire a subi 13 interrogatoires d'avril à août 1731, dont quatre sous la torture. Condamnée au bûcher, elle obtient des autorités de l'époque une grâce: être étranglée avant d'être brûlée.
Réhabilitation demandée
Il y a deux ans, Josiane Ferrari-Clément a consacré un roman historique à Catherine Repond intitulé "Catillon et les écus du diable". Elle y défend l'hypothèse selon laquelle la Gruérienne a été éliminée car elle en savait trop sur un trafic de fausse monnaie dans lequel étaient impliqués quelques membres du patriciat fribourgeois.
Cette recherche a été publiée peu après que le canton de Glaris a réhabilité en 2007 Anna Göldi, dernière sorcière exécutée en Suisse. Dans la foulée, deux députés, le professeur d'histoire Jean-Pierre Dorand et le pasteur Daniel de Roche, ont demandé la réhabilitation de la Catillon dans une motion déposée en octobre 2008 au parlement fribourgeois. Ils ont retiré leur texte début 2009, après s'être ralliés aux arguments du Conseil d'Etat, selon lequel la réhabilitation n'existe tout simplement pas dans le nouveau code pénal suisse.
D'après l'exécutif cantonal, la grâce et l'amnistie supposent une condamnation encore exécutable. A défaut de réhabilitation juridique, le parlement a opté pour une réhabilitation de la mémoire de l'ensemble des victimes de l'Ancien Régime dans une résolution au texte général et non contraignant. Le législatif de la ville de Fribourg a ensuite empoigné l'affaire et décidé de nommer une place en mémoire de la Catillon mais en respectant son véritable nom.
ats/boi