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Le tunnel du Gothard n'est de loin pas achevé

Le tunnel ferroviaire du Gothard constitue la pièce centrale des NLFA. [KEYSTONE/Martin Ruetschi]
Le tunnel ferroviaire du Gothard constitue la pièce maîtresse des NLFA devant rejoindre l'Allemagne à l'Italie. - [KEYSTONE/Martin Ruetschi]
La percée finale du tunnel de base du Gothard ne marque de loin pas la fin des travaux. D'importants aménagements sont encore nécessaires avant que les tubes puissent être empruntés par les trains dès décembre 2017. Des questions concernant le financement devront aussi être réglées.

La prochaine grande étape est la percée du second tube, prévue au mois d'avril prochain. Ensuite, jusqu'en 2014, les ouvriers s'attelleront surtout à revêtir et bétonner tous les tubes et toutes les galeries, expliquent vendredi le Département fédéral des transports et le maître d'ouvrage AlpTransit Gotthard.

Durant ce temps, les spécialistes de l'équipement du gros-oeuvre mettront en place les installations mécaniques et électromécaniques telles que portes, portails ou installations de ventilation et de domotique. Ces équipements garantissent la sécurité du fonctionnement et de l'entretien du tunnel ferroviaire.

Exploitation avancée?

Les travaux de montage de la technique ferroviaire (voie, ligne de contact, câblages, installations de sécurité, etc.) seront effectués parallèlement aux derniers travaux de gros-oeuvre et d'équipement. Ils ont déjà démarré au mois de mai au portail sud du tunnel de base du Saint-Gothard, sur la section Faido-Bodio Ouest.

La mise en exploitation régulière du tunnel ferroviaire le plus long du monde est prévue pour décembre 2017. Mais devant la presse vendredi matin, le directeur général d'Alptransit, Renzo Simoni, a confirmé qu'il pourrait être remis aux CFF à la fin 2016 déjà.

Incertitudes financières

En attendant, plusieurs nuages assombrissent l'horizon des NLFA, notamment financiers, a reconnu le directeur de l'Office fédéral des transports Peter Füglistaler. "Nous ne pouvons pas cacher que nous cherchons actuellement des solutions pour le financement des coûts d'entretien et d'amortissement des infrastructures", a-t-il dit, avant d'annoncer que ces mesures seront présentées "d'ici la fin de l'année et discutées l'an prochain".

Autre inconnue: les raccordements des transversales ferroviaires alpines au nord et au sud. "Il est impératif que l'Allemagne et l'Italie (lire ci-contre) respectent les engagements qu'ils ont pris pour que le transfert des marchandises de la route au rail ait vraiment lieu", a rappelé le directeur de l'Office fédéral des transports.

agences/os

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"Le succès dépend de l'Allemagne et de l'Italie"

Le succès du tunnel ferroviaire du Gothard, dont le percement a été terminé vendredi, dépend des avancées des travaux dans les pays voisins, principalement en Allemagne et en Italie,

"Le transfert effectif des marchandises de la route au rail exige aussi que les pays voisins, l'Allemagne et l'Italie, remplissent leurs obligations contractuelles, à savoir d'aménager les lignes d'accès" au plus long tunnel au monde, situé au centre de la Suisse, a indiqué Peter Füglistaler, le directeur du ministère helvétique des Transports.

Selon ce dernier, "le transfert ne pourra pas réussir sans une étroite coopération internationale dont l'élément central est la Conférence des ministres des Transport des pays alpins".

Cette organisation "fait actuellement évaluer divers instruments de régulation du trafic lourd. Les ministres définiront lesquels de ces instruments seront développés", a ajouté le directeur.

Même si le tunnel du Gothard, long de 57 km, se situe dans la Confédération, ce projet de 10 milliards de francs suisses (7,5 milliards d'euros) a pris une dimension européenne, car l'objectif est de désengorger le trafic de marchandises et de personnes sur un axe nord-sud, reliant l'Allemagne à l'Italie.

Selon Peter Füglistaler, certains projets de prolongement des voies ferroviaires sont avancés en Allemagne, mais bloqués par des mouvements de protestation dans le sud-ouest du pays, alors que les projets italiens n'en sont qu'au stade du développement.

"En Suisse, les capacités (du rail à absorber le trafic) suffiront jusqu'en 2030", a-t-il estimé, soulignant cependant que la Suisse absorbait déjà 62% du fret transalpin, soit le double par rapport à ses voisins.