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M.Calmy-Rey vante les mérites de la Francophonie

Le chef de la manifestation Johannes Matyassy et Micheline Calmy-Rey sont prêts pour l'ouverture du Sommet.
Le chef de la manifestation Johannes Matyassy et Micheline Calmy-Rey sont prêts pour l'ouverture du Sommet.
Micheline Calmy-Rey a insisté lundi sur l'importance pour la Suisse de la Francophonie comme "cadre d'influence", en prélude au sommet qui se tient à Montreux cette semaine. Accueillant 70 pays, dont une quarantaine de chefs d'Etat ou de gouvernement, l'événement permettra de multiples contacts informels.

La tenue de ce sommet pour la première fois en Suisse est "l'occasion d'éveiller l'attention des Alémaniques" sur la dimension politique de l'Organisation internationale de la francophonie, a déclaré Micheline Calmy-Rey lors d'une conférence de presse du DFAE lundi à Berne. Pour elle, ce sera aussi l'occasion de donner une grande visibilité à la Suisse.

"La force de la Suisse est de penser en plusieurs langues. Il faut préserver cette diversité", a ajouté la conseillère fédéral. Dans ce sens, la Suisse multiculturelle, quadrilingue et fédéraliste se sent à l'aise dans la Francophonie, qui regroupe 870 millions de personnes et dans laquelle le seul pays a utiliser le français comme langue unique est la France.

Soigner les réseaux

Montreux accueille le 13e Sommet de la Francophonie la semaine prochaine.
Montreux accueille le 13e Sommet de la Francophonie la semaine prochaine.

Réunissant notamment un tiers des membres de l'ONU, l'OIF est un cercle idéal pour "soigner les réseaux", a ajouté la conseillère fédérale. Selon elle, cet espace de promotion de la démocratie, des droits humains et du développement offre aussi une plateforme de discussion pour aborder des enjeux qui préoccupent et concernent la planète entière.

Le français, seule langue parlée sur les cinq continents, est un véhicule idéal pour mener ces discussions. "Penser en français, c'est adopter un mode de pensée différent de celui des Alémaniques et aborder les problèmes d'une autre manière. Le fait de pouvoir mener des médiations en français aide dans les contacts internationaux, et est dans l'intérêt de toute la Suisse", a insisté Micheline Calmy-Rey.

Stephen Harper et Nicolas Sarkozy

A l'exception du Premier ministre canadien Stephen Harper qui effectuera une visite de travail à Berne, les autres rencontres, dont "l'agenda sera fixé au dernier moment", auront lieu dans un contexte informel, a indiqué la cheffe du DFAE.

Ce genre de contacts permet notamment une grande discrétion, a-t-elle souligné. Pour la médiation effectuée par la Suisse entre la Turquie et l'Arménie, "nous n'avons négocié qu'en marge de conférences internationales", a encore dit la Genevoise.

Sur les 38 chefs d'Etat et de gouvernement annoncés sur les bords du Léman, une grande partie vient d'Afrique, continent où le français est le plus parlé et qui réunira en 2050 neuf locuteurs sur dix. Nicolas Sarkozy sera aussi de la partie. Une présence particulièrement appréciée, le dirigeant français présidant le G8 et le G20 aussitôt après Montreux.

L'influence de la Francophonie

Même la Géorgie, pays observateur, envoie son président, ainsi que le Monténégro, candidat à l'adhésion, a relevé Micheline Calmy-Rey. Le sommet devra au total se prononcer sur l'adhésion à l'OIF de cinq Etats (Estonie, Bosnie, Emirats arabes unis, Monténégro et République dominicaine).

"Il est intéressant de voir que même des pays ne parlant pas le français sont attirés par le cercle d'influence que représente la Francophonie", a noté la cheffe du DFAE. "L'Estonie, membre de l'Union européenne où les deux langues officielles sont l'anglais et le français, m'a ainsi dit vouloir pousser l'apprentissage du français dans le milieu diplomatique", a-t-elle encore ajouté.

Enfin, Micheline Calmy-Rey a invité les Etats qui se réuniront en sommet de vendredi à dimanche à oeuvrer en faveur d'une Déclaration finale témoignant de leur volonté de prendre des engagements concrets pour l'avenir de la Francophonie. Cette déclaration sera rendue publique dimanche.

ats/ap/boi

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Un lieu de convivialité

"Afin d'associer la population à l'événement, la Suisse mise sur la convivialité", a expliqué l'ambassadeur Johannes Matyassy, directeur général du Sommet.

Un grand concert consacré à la chanson francophone aura lieu mercredi soir et un village de la francophonie a ouvert dimanche pour présenter les spécificités culturelles de plusieurs de ses membres.

Le chalet suisse a ouvert ses portes lundi.

Un défi logistique

L'organisation du Sommet de la Francophonie représente un défi sur le plan de la logistique. Il faut en effet accueillir quelque 1400 délégués et 600 journalistes avec un budget de 30 millions de francs.

Environ 1300 employés travaillant dans la zone sécurisée ont été accrédités et quelque 5000 militaires seront présents pour accomplir un engagement subsidiaire de sûreté et d'appui.

Le budget initial de 30 millions octroyé par le Parlement ne sera pas dépassé, a indiqué le directeur général Johannes Matyassy. Des partenariats à hauteur d'un million de francs ont pu être conclus avec 11 entreprises privées.

Cinq cent tonnes de matériel ont été nécessaires pour cette dernière tâche, dont 50 semi-remorques de mobilier et de décorations, ainsi qu'un semi-remorque de fleurs.