Une inspection a montré que même pour des projets d'achats importants, personne n'est responsable de A à Z, a expliqué le ministre de la Défense jeudi devant la presse à Berne. Les différents étages se passent le dossier, mais il manque une vue d'ensemble.
Une enquête administrative approfondie sera lancée pour examiner les procédures d'acquisition. Elle analysera en détail les processus qui ont conduit à l'achat, pour 700 millions de francs, du système d'information et de conduite FIS des Forces terrestres alors qu'il n'existait encore aucun concept d'application concrète.
Acquis en 2006-2007, ce système aurait dû permettre aux hauts gradés de diriger les batailles depuis un écran d'ordinateur. Mais, ne pouvant être utilisé complètement qu'à partir de 2015, le logiciel ne sera alors peut-être plus à la pointe, a relevé le ministre.
Moins d'appels à l'externe
Un examen de la comptabilité a par ailleurs révélé que les dépenses ne sont pas suffisamment recensées. A l'avenir, "nous voulons connaître précisément les coûts", a déclaré Ueli Maurer. Cet objectif pourra être atteint en 2015, a-t-il estimé.
Les contrats de prestations offrent un bon potentiel d'économie, a en outre répété le ministre de la Défense. Il est par exemple un peu "louche" que bon nombre de contrats de prestation portent sur des montants d'environ 45'000 francs, juste en-dessous de la limite qui exige un appel d'offres public.
Certains contrats de prestations n'apportent rien. A l'avenir, avant d'externaliser une tâche, il faut que chacun examine s'il n'est pas capable de l'accomplir à l'interne, a insisté le ministre de la défense.
La fin du réduit national
Par ailleurs, le Conseil fédéral veut liquider son réseau de bunkers de l'armée cachés dans les montagnes. Le démantèlement du système pourrait coûter jusqu'à plus d'un milliard de francs, a affirmé jeudi le chef du Département fédéral de la défense (DDPS) Ueli Maurer à l'émission de la télévision alémanique 10vor10.
"Nous parlons à coup sûr de centaines de millions, qui atteignent aisément la frontière du milliard et pourrait la dépasser", a dit le conseiller fédéral. Le ministre de la défense a assuré que l'entretien de ces installations coûterait moins cher que leur démantèlement, toutefois, "cela repousse le problème, si nous ne faisons que les entretenir".
"C'est la fin du concept de réduit", a affirmé Ueli Maurer. Selon le rapport de l'armée, qui a été adopté au début du mois par le Conseil fédéral, les changements intervenus en matière de menace ont fortement diminué l'importance de l'infrastructure de combat en Suisse. Pour des raisons économiques, la Confédération a décidé la mise hors service de ces installations.
ats/jeh/bri
Ueli Maurer poétise
Ueli Maurer ne vise pas des personnes, mais bien les procédures. Il faut un changement de mentalité à tous les échelons, dit-il.
Grâce aux mesures déjà entreprises, "l'armée a pu quitter les soins intensifs", selon le ministre de la défense. L'armée se trouve maintenant dans "le service de médecine interne".