"Nous avons adopté des mesures radicales afin de sauver les prestations proposées par Pro Juventute en rapport avec la société", a déclaré devant la presse le directeur de la Fondation, Stephan Oetiker. Outre la restructuration déjà adoptée, l'organisation va intensifier ses appels au public ainsi qu'aux milieux politiques et économiques.
Pro Juventute a également présenté le lancement d'un groupe de soutien parlementaire, emmené par les conseillères nationales Barbara Schmid-Federer (PDC) et Doris Fiala (PLR).
Confrontée depuis plusieurs années à de gros problèmes financiers, la fondation a encore enregistré un déficit de 5,8 millions de francs en 2009. Mais les mesures d'assainissement prises portent leurs fruits: la survie est maintenant garantie à 50%, estime Stephan Oetiker. D'ici 2012, année du centenaire de la la fondation, 100% doivent être atteints.
Pas de garantie étatique
"C'est un malentendu de croire que Pro Juventute est une organisation étatique", a-t-il souligné, puisque l'organisation dépend à 80% de dons. Autre malentendu: Pro Juventute ne vend pas que des timbres. Ainsi, des prestations importantes risquent de disparaître simplement par manque de moyens financiers.
La plus connue: la ligne d'aide 147. Chaque jour, 400 jeunes de tout le pays y recourent. Ce numéro sauve des vies. Le suicide étant l'une des principales causes de mortalité chez les moins de 18 ans en Suisse, souligne Pro Juventute: un appel par jour provient d'un jeune avec des idées suicidaires.
L'organisation fournit aussi des conseils aux jeunes endettés un sur cinq est concerné -, aux adultes via les "Messages aux parents", elle organise des milliers d'amitiés épistolaires ou encore les passeports-vacances. Au total, 300'000 jeunes et 100'000 adultes bénéficient de ces prestations fournies par 5000 bénévoles.
Ambassadeurs de renom
Les efforts pour sauver Pro Juventute sont soutenus par des personnalités issues du "show business", de la politique, de l'économie ou du sport. Avec une trentaine d'ambassadeurs comme - côté romand - le conseiller fédéral Didier Burkhalter, le chanteur et acteur Carlos Leal ou le footballeur Stéphane Chapuisat, la fondation appelle la population et les acteurs économiques à l'aide, via Facebook, Twitter et Youtube notamment.
ats/os
Les associations cantonales, elles, se portent bien
Mardi, les associations cantonales Pro Juventute ont tenu à rappeler qu’il ne faut pas les confondre avec la Fondation, car il s'agit de deux entités différentes. La Fondation Pro Juventute s’occupe principalement de projets nationaux, tels que la ligne d’aide 147 et le message aux parents.
La plus grande partie du travail est réalisée par les associations cantonales Pro Juventute, qui sont indépendantes de la Fondation. Et elles se portent bien, contrairement à la Fondation.
Ces jours-ci, la vente des timbres Pro Juventute a débuté et des milliers d’écoliers sonnent aux portes de leurs voisins et amis pour tenter de vendre le plus de timbres possible.
L’argent ainsi récolté est versé aux enfants du district même du lieu de vente. La vente de ces timbres, mais aussi d'autres produits, permet aux associations cantonales de redistribuer l’argent récolté aux jeunes de la région, et en aucun cas de combler d’éventuels déficits de la Fondation, indique Yannick Boillod, de l'Association Pro Juventute Arc jurassien.
L’année passée, l’Association Pro Juventute Arc jurassien a redistribué environ 200'000 francs pour la jeunesse.