Le licenciement des quatre collaborateurs de la direction du service de la
formation continue, le FOCO, est intervenu en mai dernier, officiellement pour
des motifs économiques. Mais de graves dysfonctionnements ont affecté ce
service, selon les informations de la RSR.
Une connaissance à la tête du service
La rectrice de l'Université de Neuchâtel, Martine Rahier, avait placé
l'une de ses connaissances à sa tête en 2008 pour tenter de le réformer.
Également biologiste, cette femme affirme n'avoir aucun rapport personnel
avec la rectrice, excepté le fait qu'elle lui a racheté sa maison en 2005. Elle
a en outre travaillé directement sous les ordres de la rectrice au sein du Pôle
national de recherche durant plusieurs années.
Suite à une réorganisation, elle a ensuite été nommée par Martine Rahier à
la tête du service de la formation continue de l'Université de Neuchâtel. Elle
a alors reçu pour mandat de mettre en place de nouvelles formations et de
parvenir à l'autofinancement dans un délai de deux ans.
Ambiance exécrable
Mais les choses se dégradent assez rapidement. L'équipe reproche à la
nouvelle déléguée de s'absenter sur de longues durées à des moments
stratégiques, de se montrer autoritaire, parfois contradictoire, et de faire
embaucher une secrétaire qui serait l'une de ses amies et dont les compétences
en informatique et en anglais ne seraient pas à la hauteur des exigences du
poste. Les rapports de travail se tendent.
L'intéressée elle-même qualifie l'ambiance d'"exécrable".
"L'équipe a littéralement explosé en vol", dit-elle. "J'ai
fait appel à mon supérieur hiérarchique, mais je n'ai obtenu aucune
réponse".
L'une des employées du service dénonce des dysfonctionnements, voire du
harcèlement, et finit par quitter son poste, en burn-out. Les autres membres de
l'équipe tentent, eux aussi, et à plusieurs reprises, de tirer la
sonnette d'alarme, en vain.
Un licenciement en bloc
Toute l'affaire se termine brutalement: le 20 mai dernier, une lettre
recommandée signée de la rectrice informe les collaborateurs de la FOCO qu'ils
sont licenciés et que le service est supprimé pour des raisons budgétaires.
Ce procédé rappelle une autre suppression de poste:
celle du directeur des Finances et des Ressources humaines de l'Université.
Cette affaire a fait des vagues, depuis qu'elle a été annoncée officiellement
par le Conseil d'Etat le 28 septembre dernier. Là aussi, des raisons d'économies
ont été invoquées, alors que certains éléments portent à soupçonner d'autres
motivations.
Le cabinet d'audit qui a été chargé de l'analyse externe de l'Université
après le licenciement du directeur financier devra donc se pencher aussi sur ce
nouveau cas. Son rapport est attendu pour la mi-novembre.
RSR/Virginie Pilault