Succession Hainard: duel PLR-Verts très serré

Selon les résultats définitifs du 1er tour, le PBD Pierre-Alain Storrer vient en troisième position avec 2049 voix, devant le PDC Marc Eichenberger (1413) et l'indépendante Martine Kurth (1350) En sixième position, l'indépendant Daniel Licodia obtient 1127 votes, devant le PEV Didier Rochat qui assure 844 suffrages.

L'indépendant Didier Gasser ferme la marche avec 662 voix. Huit candidats au total briguaient au premier tour la succession du Frédéric Hainard, qui a démissionné du gouvernement à la fin du mois d'août

L'affaire Hainard a mis en lumière d'importantes dissensions au sein du gouvernement. Ce contexte agité pourrait inciter l'électeur à se tourner vers les candidats hors sérail. Dans cette hypothèse, le scrutin pourrait se révéler favorable à Martine Kurth, dès lors que celle-ci est aussi la seule femme en lice au premier tour.

Avec la candidature de Thierry Grosjean, le Parti libéral-radical (PLR) espère conserver la majorité de 3 PLR contre 2 PS prévalant dans le gouvernement sortant. Il n'est pas certain cependant que l'électeur soit très chaud pour reconduire cette formule inédite, discréditée en raison de l'affaire Hainard.

Une difficile reconquête pour les Verts

Pour les Verts, en revanche, l'élection complémentaire représente une occasion unique de reconquérir le siège perdu par Fernand Cuche en avril 2009. L'élection de Patrick Erard permettrait à la gauche de rétablir à l'exécutif la majorité qu'elle détient également au Grand Conseil.

Candidat unique de la gauche, Patrick Erard devra écarter cependant deux obstacles majeurs. Le premier tient à la méfiance d'une partie de l'électorat du PS à l'égard des Verts. Le second réside dans l'implication indirecte du député des Verts dans l'affaire Hainard.

Pour se porter candidat, Patrick Erard a dû en effet démissionner de la présidence de la Commission d'enquête parlementaire (CEP) liée à l'affaire. Et comme n'a pas manqué de le relever Frédéric Hainard lui-même, le candidat des Verts "savait qu'il devait me lyncher (via la CEP) pour pouvoir prendre ma place". De son côté, Patrick Erard qualifie ces propos de "mensongers".

A l'occasion de sa campagne électorale, il manque rarement de rappeler que la perspective d'une élection complémentaire était inexistante au moment de la nomination de la CEP. Frédéric Hainard excluait alors de démissionner, selon lui. Les révélations qui se succèdent autour de cette affaire font de l'ombre à la campagne électorale. On ne peut dès lors exclure que le citoyen, échaudé, se montre d'humeur volatile dans les urnes.

ats/os