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La Confédération en lutte contre le tourisme sexuel

Comment protéger nos enfants? [emin ozkan/fotolia]
Quelque deux millions d'enfants sont livrés à l'industrie de la pornographie. - [emin ozkan/fotolia]
La Suisse, l'Allemagne et l'Autriche font front dans la lutte contre le tourisme sexuel visant les enfants et les mineurs. Les trois pays ont lancé mardi une campagne commune. Au centre des efforts, un spot vidéo et un formulaire d'annonce des cas suspects par internet.

La campagne vise à sensibiliser la population à l'égard de
l'exploitation sexuelle des enfants dans les pays en développement. Nous
pouvons prévenir les abus si nous ne détournons pas le regard, a affirmé devant
la presse Eric Scheidegger, directeur suppléant du Secrétariat d'Etat à
l'économie (SECO), qui dirige les opérations.

"La protection des enfants est une affaire qui concerne
tout le monde, ici et dans les pays où nous passons des vacances", a
renchéri la conseillère nationale Jacqueline Fehr (PS/ZH). Et la présidente de la Fondation suisse pour la
protection des enfants de rappeler que le tourisme sexuel visant les enfants
est un crime.

D'après des estimations de l'Organisation internationale du
travail, quelque 2 millions d'enfants sont livrés à l'industrie de la
pornographie ou de la prostitution. Mais les chiffres réels devraient être
nettement plus élevés, selon Jacqueline Fehr, qui a appelé à agir.

Vidéo et internet

La nouvelle campagne porte sur un spot appelant à ne pas
détourner le regard. La vidéo, réalisée avec la collaboration de Terre des
Hommes, n'existe pour l'heure qu'en allemand. Elle sera largement diffusée afin
de motiver les voyageurs à dénoncer les cas suspects.

La Suisse
veut aussi promouvoir le formulaire d'annonce en ligne "unique en son
genre à l'échelle mondiale": stopchildsextourism.ch. Existant depuis
deux ans, celui-ci sera désormais utilisé aussi en Allemagne et en Autriche.

Ce formulaire permet aux personnes qui ont été témoin, à
l'étranger, d'un événement mettant en cause l'intégrité sexuelle de mineurs par
des touristes d'alerter l'Office fédéral de la police (fedpol). Pour éviter les
abus, les dénonciations ne peuvent pas être anonymes.

Peu de succès

Jusqu'ici, seule une douzaine de cas suspects ont été
annoncés, a admis Beat Burkhardt de fedpol. Mais la campagne internationale
devrait améliorer la situation, selon lui. A ses yeux, il est impossible de
chiffrer le nombre de Suisses, d'Allemands et d'Autrichiens arrêtés ces
dernières années pour des cas de pédophilie à l'étranger.

La branche touristique va elle aussi s'engager dans la
prévention de l'exploitation sexuelle de mineurs, s'est réjouit Eric
Scheidegger. Un nouveau cours en ligne permettra de sensibiliser les
professionnels du tourisme aux moyens de réagir face à ce fléau.

ats/os

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