La Suisse ne pourra pas remplir les conditions de Schengen avant la mi-2011, a indiqué jeudi Eveline Gugger, vice-directrice de l'ODM, confirmant une information de la radio publique alémanique DRS.
Elle explique ce retard par le fait que les organisations internationales sollicitées par l'office ont communiqué leur refus "relativement tard".
Mise au concours
Parmi ces organisations figure la Croix-Rouge suisse (CRS), qui a fait part de son renoncement à la mi-octobre. "Nous empruntons maintenant une autre voie et procédons à une mise au concours publique", précise Eveline Gugger. En cas d'urgence, la future organisation partenaire pourrait accompagner des vols dès janvier déjà.
La Suisse organise une cinquantaine de vols de renvois forcés par année, selon Eveline Gugger. La majeure partie d'entre eux ont des destinations à l'extérieur de l'espace Schengen. Pour ces vols, une nouvelle directive de l'accord de Schengen prescrit la présence d'accompagnateurs neutres dès janvier 2011.
En mars 2010, un Nigérian était décédé à l'aéroport avant un vol de renvoi. L'ODM avait alors suspendu momentanément ces vols. Ils ont repris en juin et sont désormais toujours accompagnés par un médecin.
L'ODM avait en outre assuré qu'ils seraient aussi surveillés par un observateur indépendant dès janvier 2011.
ats/lan
L'ODM critiqué
Amnesty International (AI) n'a aucune compréhension pour le retard avoué par l'ODM.
"Nous nous demandons à quel point l'office fait preuve de sérieux dans cette affaire", a dit Daniel Graf, porte-parole de l'organisation de défense des droits de l'homme.
AI a exigé à plusieurs reprises la présence d'observateurs, déjà avant le décès du requérant nigérian.
L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) s'associe à ces critiques:
"Ce retard est incompréhensible. La nouvelle directive Schengen est connue depuis longtemps", a dit son porte-parole Adrian Hauser.
L'OSAR s'est déjà proposée pour accompagner des vols de renvois, mais l'ODM n'a pour l'instant pas retenu cette offre. "Nous allons maintenant participer à la mise au concours", a relevé M. Hauser.