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Basler Zeitung: la rédaction s'oppose à Blocher

La rédaction du journal bâlois craint pour son indépendance éditoriale. [Georgios Kefalas]
La rédaction du journal bâlois craint pour son indépendance éditoriale. - [Georgios Kefalas]
L'engagement du vice-président de l'UDC Christoph Blocher comme conseiller du groupe Basler Zeitung Medien (BZM) suscite la colère au sein du journal bâlois. Inquiets pour leur indépendance, les journalistes exigent des explications de l'éditeur Martin Wagner.

Dans une lettre ouverte adressée au patron de BZM, la rédaction dénonce lundi une "prise d'influence politique" qui "menace la crédibilité et l'indépendance journalistique" des rédacteurs. "L'instrumentalisation de la 'Basler Zeitung' (BaZ) nuit à notre image, non seulement auprès des lecteurs mais aussi auprès des annonceurs."

Craignant des "dommages irréparables" pour le titre, les journalistes demandent à Martin Wagner de "prendre ses responsabilités d'éditeur". Ils exigent de lui qu'il rende publique la nature des liens d'intérêts et de propriété du journal.

La direction sommée de s'expliquer

"Stoppez toute prise d'influence politique sur la 'BaZ', de quelque bord politique que ce soit", réclame la rédaction. Et de contester la nomination, en août dernier, du Zurichois Markus Somm à la tête du journal. Les rédacteurs appellent Martin Wagner à "réétudier la collaboration" avec cet ancien rédacteur en chef adjoint de la "Weltwoche", magazine d'actualité proche de l'UDC.

Exigeant des réponses immédiates à ses revendications, la rédaction demande au patron de tenir la "promesse" qu'il lui avait faite lorsqu'il a repris BZM: "Un journal de la région bâloise pour la région bâloise et indépendant". Martin Wagner s'adressera mardi matin aux rédacteurs pour s'exprimer sur les sujets évoqués, a indiqué à l'ATS Patrick Künzle, de la commission de rédaction.

Des suppressions de postes

L'équipe rédactionnelle a en outre déploré les rumeurs de suppressions de postes au sein du journal, révélées par la "NZZ am Sonntag". De telles mesures ne permettraient plus à la "BaZ" de survivre en tant que "quotidien indépendant de qualité".

ats/sbo

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Blocher à la rescousse

Dimanche, les repreneurs de BZM, l'avocat bâlois Martin Wagner et le financier tessinois Tito Tettamanti, ont confirmé avoir mandaté la société Robinvest de Christoph Blocher. Cette entreprise doit, selon eux, analyser "l'orientation du groupe de presse sur le plan de l'organisation et de sa stratégie".

D'après la "NZZ am Sonntag", Martin Wagner et Tito Tettamanti visent pour 2011 une hausse de 10% du chiffre d'affaires. L'exercice 2008/09 s'était soldé par une perte de 12 millions de francs.

Ancien juriste interne du groupe, Martin Wagner possède 25% de BZM, Tito Tettamanti 75%. La famille Hagmann leur avait cédé l'entreprise en février dernier.