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De nouveaux emprunts pour financer le rail?

Pour les syndicats, les CFF doivent veiller eux-mêmes à l'entretien du réseau. [Regina Kuehne]
Pour les syndicats, les CFF doivent veiller eux-mêmes à l'entretien du réseau. - [Regina Kuehne]
D'ici 2030, au moins 40 milliards de francs devront être investis pour développer et entretenir le réseau ferroviaire. Pour assurer le financement, les syndicats ont appelé mardi la Confédération à contracter de nouveaux emprunts et à désendetter le fonds FTP, destiné aux grands projets ferroviaires.

L'Union syndicale suisse
(USS) et le Syndicat du personnel des transports (SEV) proposent à la Confédération
d'éponger les 8 milliards de francs de dettes du fonds FTP destiné au
financement des grands projet ferroviaires. Ils suggèrent pour cela de recourir
à des emprunts, a expliqué Paul Rechsteiner, président de l'USS, devant les
médias à Berne.

Il faudra davantage de recettes

Les syndicats souhaitent aussi que ce fonds soit transformé en
fonds d'infrastructure permanent pour les projets futurs et ne soit plus limité
dans le temps. Pour le financer, ils préconisent de conserver les sources de
recettes actuelles, qui ont fait leurs preuves, soit deux tiers de la redevance
poids lourds, une partie de l'impôt sur les huiles minérales ainsi qu'un pour
mille de TVA. Mais des recettes supplémentaires sont nécessaires, a souligné
Rolf Zimmermann, premier secrétaire de l'USS.

Les syndicats proposent de verser
50% du produit de l'impôt sur les huiles minérales, ce qui représenterait
environ 800 millions de francs par année. C'est ce que prévoit l'initiative
"Pour les transports publics" déposée par une vingtaine
d'organisations. Comme la situation est favorable sur le marché des capitaux -
le taux d'intérêt des obligations à 10 ans de la Confédération est
inférieur à 1,5% -, l'USS et le SEV proposent en outre d'emprunter 5 milliards
de francs pour financer des investissements ferroviaires à court terme.

Deux variantes

S'agissant du projet Rail 2030, les syndicats défendent la variante la plus
ambitieuse à 21 milliards, alors qu'une option plus modeste prévoit une
enveloppe de 12 milliards. Ce n'est qu'à ce prix, estiment-ils, que l'on peut
garantir le transfert du trafic de la route au rail et assurer pleinement
l'entretien et l'extension du réseau. Cette variante doit comprendre
l'agrandissement du tunnel du Gothard pour le trafic combiné, avant sa mise en
service en 2017. Elle doit aussi permettre la suppression générale des goulets
d'étranglement et un aménagement des noeuds ferroviaires.

Si l'on considère que
depuis 2004, la différence accumulée entre les budgets et les comptes de la Confédération se
monte à 20 milliards de francs, "il y a suffisamment de moyens pour
financer les futures tâches", a relevé Paul Rechsteiner. Le conseiller
national socialiste st-gallois ne veut pas entendre parler de hausses de prix
pour les usagers, à l'image de l'abonnement général de 1ère classe à 10'000
francs, comme l'a évoqué le président du PLR Fulvio Pelli. Alourdir la charge
des usagers détournerait les gens des transports publics, a averti le président
de l'USS.

ats/mej

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Syndicats inquiets pour la sécurité

Les syndicats, "qui se sentent responsables de la qualité légendaire des chemins de fer nationaux", ont aussi insisté sur l'importance de la sécurité, qui est directement liée à l'entretien du réseau.

Pour la croissance des besoins d'entretien, il manque 850 millions de francs par année selon un audit des CFF, 500 millions selon l'Office fédéral des transports. Giorgio Tuti, président du SEV, a tiré la sonnette d'alarme: "L'entretien - préventif - du réseau est négligé de manière impardonnable.

Une situation qui, à long terme, pourrait avoir des répercussions catastrophiques sur la qualité des transports publics en Suisse".

Pour garantir la sécurité et la qualité de l'entretien du réseau, les CFF doivent stopper le processus d'externalisation, estiment les responsables syndicaux, qui ne veulent pas de "situation à l'anglaise".

L'ex-régie fédérale doit veiller elle-même à l'entretien du réseau et ne confier aux entreprises privées que le seul parc des machines.