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Uni de Neuchâtel: un employé sort du silence

L’Université de Neuchâtel brasse un budget de 120 millions. [sandro campardo]
L’Université de Neuchâtel brasse un budget de 120 millions. - [sandro campardo]
L'Université de Neuchâtel supprime un nouveau poste dans son encadrement. Cette fois, c'est l'administrateur des bâtiments qui est touché. Pour la première fois dans l'affaire des dysfonctionnements au sein de l'établissement, l'homme a décidé de parler à la RSR: il s'exprime sur les problèmes qu'il a connus dans l'exercice de sa fonction, mais aussi sur les problèmes de gestion à l'université.

Après celle du directeur financier et des ressources humaines, puis celle de la direction de la formation continue, on découvre donc la disparition du poste de l'administrateur des bâtiments.

Pierre-Laurent Denis a reçu une lettre la semaine dernière, l'informant de cette mesure pour des raisons budgétaires. Il dénonce, comme le directeur financier, un licenciement déguisé. Il a décidé de prendre un avocat - le même que le directeur financier de l'université: Me Michel Bise, député socialiste au Grand Conseil et associé de Jean Studer. Le Conseiller d'Etat socialiste était en effet avocat à Neuchâtel avant d'entrer au Château. Pierre-Laurent Denis lui même est député socialiste suppléant au Grand Conseil.

Les socialistes accusés de complot

Au vu de ces contacts, certains craignent que cette affaire serve de prétexte à une cabale socialiste pour déstabiliser, à travers la rectrice de l'université Martine Rahier, le conseiller d'Etat libéral radical Philippe Gnaegi, chef du département de l'Education. Mais les faits sont là.

Comme avant la suppression du service de formation continue, il y a eu un pourrissement d'une situation. Architecte engagé en 2006, Pierre-Laurent Denis était  en conflit avec son supérieur hiérarchique depuis deux ans. Peu à peu, son poste est devenu une coquille vide. Il se dit victime de mobbing: nommé à 100%, il n'avait, ces derniers temps, presque plus rien à faire.

Briser le silence pour ceux qui ont peur

Aujourd'hui, l'ancien directeur des bâtiments a décidé de parler ouvertement parce qu'il souffre de la situation, qu'il dit vivre très mal. Il voudrait être le porte-parole de "tout ceux qui ont peur".

Il estime que son cas particulier est révélateur de dysfonctionnements plus généraux. A l'université, selon cet administrateur, le pouvoir serait de plus en plus concentré entre les mains de quelques-uns - trop concentré, à son avis. Et les conflits professionnels ne seraient pas arbitrés, jusqu'à ce que les choses deviennent à ce point graves que le ou les postes sont finalement purement et simplement supprimés.

Pierre-Laurent Denis espère que l'audit externe mené par l'entreprise KPMG fera la lumière sur ces problèmes.

Virginie Pilault/oa

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