La Libye a adressé une demande écrite au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) pour qu'une poursuite pénale soit engagée, a-t-on appris jeudi par un communiqué du Département fédéral de justice et police (DFJP).
C'était à cette condition que le DFJP, d'entente avec le DFAE, a pu approuver la requête du MPC demandant la poursuite d'Eric Stauffer. Le président du MCG a été informé de cette démarche par fax en fin de matinée, a indiqué à l'ATS Soli Pardo, l'avocat du parti. Il confirmait une information de l'agence Decaprod.
Stauffer refuse de céder
Les affiches du MCG pour la votation fédérale sur le renvoi des criminels étrangers étaient initialement illustrées avec la photo du chef de l'Etat libyen légendée ainsi: "Il veut détruire la Suisse". Le Conseil d'Etat genevois avait dénoncé l'affaire auprès du MPC qui avait ordonné alors le séquestre. Une décision confirmée par le Tribunal pénal fédéral.
L'outrage à Etat étranger est passible d'une peine maximale de trois ans de prison. Cette perspective n'inquiète pas du tout Eric Stauffer, qui se dit serein quand à l'issue de la procédure. Il admet toutefois que de recevoir une lettre signée de deux conseillères fédérales n'est pas anodin.
Sur le fond, la position du MCG ne bouge pas. "Nous ne devons pas plier face aux menaces venues de l'extérieur et céder aux caprices de la famille Kadhafi", indique le parti dans un communiqué. "Céder devant l'exigence libyenne de poursuivre Eric Stauffer est une humiliation de plus", poursuit le MCG.
Au final, les affiches du MCG ont été placardées, mais sans la photo litigieuse, qui a été découpée au cutter. Cette mesure visait à sauvegarder les intérêts de la Suisse. Les relations entre la Suisse et la Libye sont tendues depuis l'arrestation du fils Kadhafi à Genève en été 2008.
ats/cab