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Réseau Santé Valais: un audit très critiqué

Le Conseiller d'Etat Maurice Tornay (à gauche) et Georges Dupuis, médecin cantonal et chef du service de la santé publique valaisan. [Jean-Christophe Bott]
Le conseiller d'Etat Maurice Tornay (à gauche) et Georges Dupuis, médecin cantonal et chef du service de la santé publique valaisan. - [Jean-Christophe Bott]
L'audit du Réseau Santé Valais, de l'Institut central des hôpitaux valaisans et de l'Observatoire valaisan de la santé est critiqué, a appris la RSR. Cet audit, imposé par le Grand conseil en mai dernier est jugé inutile, coûteux et surtout biaisé.

Le 7 mai 2010, le Parlement valaisan imposait au chef du Département de la santé, Maurice Tornay, un audit du Réseau Santé Valais (RSV), de l'Institut central des hôpitaux valaisans et de l'Observatoire valaisan de la santé. Le conseiller d’Etat n’en voulait pas initialement. Ce passage au scanner faisait suite à une polémique, au printemps dernier, après la mise à pied du médecin-chef et chirurgien Daniel Savioz qui dénonçait certains dysfonctionnements internes.

Ce n’est pas la qualité des auditeurs - des gens de la Fédération hospitalière de France - qui est en cause, mais surtout le processus utilisé pour mener l’enquête qui pose problème. Ainsi, le cahier des charges de l’audit, bien que portant la signature du Conseil d'Etat valaisan, a été établi dans les grandes lignes par le médecin cantonal et chef du service de la santé publique, le Dr Georges Dupuis. Or, ce même Georges Dupuis porte le titre de coordinateur de l'audit. Selon les sources de la RSR, il guide, accompagne et oriente les auditeurs, alors même qu'il avait été vertement critiqué il y a quelques mois pour couvrir et protéger la direction du RSV qu'il a mise en place.

Médecins sur la touche

Certains médecins qui avaient dénoncé des dysfonctionnements au RSV et qui ont demandé à être auditionnés ne le seront finalement pas, au prétexte qu'ils pourront participer ultérieurement à une enquête de satisfaction autour du Réseau Santé Valais. Ces médecins, contactés par nos soins, estiment que l'importance des choses qu'ils ont à dire aujourd'hui ne peut en aucun cas entrer dans une banale enquête de satisfaction.

Selon nos sources, les entretiens qui se déroulent dans le cadre de cet audit sont également critiqués. Les personnes qui sont entendues passent plus de temps à subir les longs monologues des auditeurs qu'ils n'en ont à disposition pour pouvoir s'exprimer. Il ressort aussi des témoignages récoltés que la discussion est assez générale, peu précise et que les gens auditionnés doivent la recentrer en permanence. Il apparaît encore que d'autres règles élémentaires en matière d'audit ne sont pas respectées, notamment les lieux choisis pour certaines auditions ou encore le fait que l’établissement d’un PV ne soit pas systématique.

Pressions

Il y a aussi, visiblement, des pressions internes qui semblent empêcher les gens qui travaillent pour le RSV de s'exprimer librement. Nombreux sont les témoignages qui rapportent que l'audit est phagocyté par la direction du RSV et le médecin cantonal. Pour ces personnes, la façon dont est menée l’enquête bafoue les conditions de neutralité et d'indépendance.

Des promesses ont encore été faites à la Fédération hospitalière de France (FHF). Une note interne du Réseau Santé Valais indique en effet que le mandat de formuler conseils et propositions a déjà été confié à la Fédération. Selon ce document, la FHF devra assurer un accompagnement dans la mise en place des améliorations possibles. Il y aura donc encore sans doute des contrats pour cette organisme. De quoi inquiéter les acteurs du dossier, qui pensent que cet audit est ainsi totalement biaisé. A noter que cet audit coûtera plus d'un million de francs au contribuable valaisan. Ses résultats sont attendus pour mars 2011.

Le conseiller d'Etat et chef du Département de la santé du Valais, Maurice Tornay, a refusé de venir s'exprimer sur les ondes de la RSR quant aux conditions de réalisation de cet audit. Le Dr Georges Dupuis, lui, n'a pas encore donné suite à nos sollicitations.

RSR /Yves Terrani

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