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NE: Thierry Grosjean conserve le siège du PLR

Thierry Grosjean pourra garder le siège PLR au chaud jusqu'à la prochaine législature. [Sandro Campardo]
Thierry Grosjean pourra garder le siège PLR au chaud jusqu'à la prochaine législature. - [Sandro Campardo]
Le PLR Thierry Grosjean a remporté dimanche à Neuchâtel l'élection complémentaire destinée à remplacer Frédéric Hainard au gouvernement. Le viticulteur-encaveur d'Auvernier a récolté 24'319 suffrages, contre 21'816 au candidat des Verts Patrick Erard. La participation au scrutin a atteint 36,7%.

Le PLR maintient ainsi sa majorité au gouvernement, formé de trois PLR et deux PS. Le résultat du scrutin montre que l'électeur n'a pas tenu rigueur de l'affaire Hainard aux libéraux-radicaux. La droite a fait la distinction entre le cas Hainard et le PLR à proprement parler.

Applaudi par les siens dans la cour du Château de Neuchâtel, Thierry Grosjean a réaffirmé l'intention de rassemblement déclinée durant sa campagne électorale. Il a souligné l'importance d'un fonctionnement solidaire du Conseil d'Etat, dont la collégialité a été fortement ébranlée par l'affaire Hainard.

La gauche amère

Le résultat de l'élection est décevant pour la gauche. Malgré le rassemblement du PS, du POP et des écologistes derrière la candidature de Patrick Erard, le candidat des Verts n'a pas confirmé son rôle de favori de l'élection.

Ce dernier a reconnu sa "large défaite" peu après la publication des résultats définitifs du scrutin. Mais le candidat des Verts a aussi qualifié son échec de "défaite pour le canton". Il a laissé entendre que le résultat du vote de dimanche allait perpétuer le problème de gouvernance politique.

Patrick Erard (à droite) est réconforté par le vainqueur, Thierry Grosjean. [KEYSTONE - SANDRO CAMPARDO]
Patrick Erard (à droite) est réconforté par le vainqueur, Thierry Grosjean. [KEYSTONE - SANDRO CAMPARDO]

Devancé de 200 voix au premier tour par Thierry Grosjean, Patrick Erard n'a pas bénéficié du réveil présumé de l'électorat de gauche au second tour. En outre, le report des voix récoltées par les candidats éliminés au premier tour a bénéficié largement au candidat du PLR.

Remaniement possible

Il n'est pas certain que Thierry Grosjean reprenne le Département cantonal de l'économie qui était celui de son camarade de parti Frédéric Hainard. Le Conseil d'Etat pourrait profiter de l'élection de dimanche pour procéder à une nouvelle attribution des départements.

Le département de l'économie avait été attribué provisoirement à fin août au conseiller d'Etat PLR Philippe Gnaegi, après l'annonce de la démission de Frédéric Hainard. Devenu ministre sans portefeuille, ce dernier a quitté officiellement ses fonctions le 31 octobre.

L'élection de Thierry Grosjean au Conseil d'Etat ne modifie en rien finalement l'équation politique neuchâteloise. Le citoyen a décidé en effet de reconduire la formule d'un gouvernement à majorité de droite et d'un parlement à majorité de gauche, soupçonnée d'entretenir une situation de blocage.

ats/os

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Un vainqueur hors du sérail

Agé de 54 ans, père de quatre enfants désormais adultes, Thierry Grosjean est viticulteur-encaveur à Auvernier. Fils de l'ancien conseiller d'Etat Carlos Grosjean, il a fait preuve durant la campagne d'une sérénité et d'une bonhomie terrienne rassurantes pour l'électeur.

Le nouveau conseiller d'Etat a bénéficié aussi d'une image d'indépendant peu lié au milieu politique, ce qui constituait un atout dans le contexte de l'affaire Hainard.

Avant son élection au Grand Conseil en avril 2009, l'expérience politique de Thierry Grosjean se limitait au niveau communal.

Affaire encore en cours...

Le remplacement désormais assuré de Frédéric Hainard au gouvernement ne met pas fin pour autant à l'affaire Hainard. La Commission d'enquête parlementaire (CEP) élue pour faire la lumière sur les abus de pouvoir reprochés à l'ancien conseiller d'Etat n'a pas encore rendu son rapport.

Prévue initialement pour le 31 octobre dernier, la publication des conclusions de l'enquête de la CEP a été reportée au début de l'année prochaine. De nouveaux rebondissements politiques ne peuvent être exclus d'ici là.