Bernard Rappaz est prêt au compromis
A la suite de la décision du Grand Conseil valaisan,
qui a balayé jeudi dernier la requête en grâce de Bernard Rappaz, ce dernier
"sait qu'il devra tôt ou tard purger sa peine", a expliqué dimanche Me Aba Neeman dans la SonntagsZeitung et à l'agence AP.
Le chanvrier s'engage à la subir normalement moyennant une
interruption de peine de six mois. Ce délai doit lui permettre à la fois de
récupérer et de déménager, notamment ses machines agricoles, puisque sa ferme a
été vendue aux enchères récemment.
La décision quant à une interruption de peine est de la
compétence du département de la conseillère d'Etat valaisanne Esther
Waeber-Kalbermatten, selon Me Aba Neeman. Celui-ci attend le recours au
Tribunal fédéral (TF) des médecins des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG)
contre l'injonction de nourrir de force Bernard Rappaz. Alors, "il y aura
une place pour une demande d'interruption de peine".
Etat de santé préoccupant
L'avocat du gréviste de la faim souhaite que la situation se
débloque rapidement, car il n'est pas sûr que son client "tienne le
coup" jusqu'à la décision du TF. Selon le dernier rapport médical daté du
16 novembre, sa fréquence cardiaque était de 45 battements par minute, alors
qu'elle oscille généralement chez un individu normal entre 60 et 80 battements
par minute au repos. Des problèmes de vue ont été constatés et la crise
cardiaque menace depuis 20 à 30 jours, selon Me Aba Neeman.
L'agriculteur de Saxon (VS) a été condamné en 2006 à une
peine de 5 ans et 8 mois de réclusion pour trafic de chanvre et pour des délits
économiques. Jugeant sa peine trop lourde, il avait entamé une grève de la
faim. Actuellement il a cumulé près de trois mois consécutifs de jeûne. Selon son avocat, il doit avoir purgé 14 mois de sa peine,
détention préventive comprise.
ap/os
Prier pour un retour à la raison
La prière est le seul soutien que Bernard Rappaz peut attendre de l'Eglise catholique de son canton. La "compassion chrétienne" doit inciter à "prier pour qu'il renonce à mettre sa vie en danger et revienne à une attitude plus raisonnable", a déclaré le vicaire général du Valais, Bernard Broccard, dans un entretien paru samedi dans les quotidiens "24 Heures" et la "Tribune de Genève".