Son élection pour un mandat d'administrateur chez le leader de la construction en Suisse a été agendée à la prochaine assemblée générale des actionnaires, a indiqué lundi dans un communiqué Implenia, largement impliqué dans la construction de ce gigantesque chantier ferroviaire.
Selon Anton Affentranger, président du conseil d'administration du groupe cité dans le communiqué, l'ancien chef du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) "fait partie des défenseurs les plus compétents du développement durable. Il sait très bien comment les infrastructures et les bâtiments sont réalisés, et qu'ils doivent servir à des générations".
Deuxième mandat
Pas plus tard que la semaine dernière, Moritz Leuenberger avait déjà décroché un autre mandat, vraisemblablement moins lucratif. Sur recommandation du Conseil fédéral, il avait été élu à la présidence du conseil de la Fondation Swiss Aviation, un organisme créé en 2005 dans le cadre de la cession de la compagnie aérienne Swiss à l'allemande Lufthansa et chargée de veiller aux intérêts de la Suisse suite à cette opération.
Interrogé par la chaîne régionale zurichoise "Radio 24", Moritz Leuenberger a dit ne pas savoir "exactement" le montant de sa rémunération chez Implenia, "mais ce sont environ 100'000 francs par année". Il ne voit par ailleurs pas de problème concernant ce mandat du fait que des liens nombreux existent entre les pouvoirs publics et le groupe de construction. En l'occurence, "il n'y en a absolument pas. Je n'ai jamais rien eu à faire directement avec Implenia durant mes 15 ans au Conseil fédéral", a-t-il affirmé.
ats/cab
Quelques règles à respecter pour les anciens ministres
La reprise par un ancien membre du gouvernement d'une activité lucrative peut avoir des conséquences sur sa pension.
En quittant le Conseil fédéral à la fin octobre, Moritz Leuenberger est en droit de toucher une rente annuelle d'un peu plus de 200'000 francs, ce qui correspond à la moitié de la rémunération brute d'un ministre en exercice.
Mais l'arrêté fédéral sur les traitements des magistrats prévoit qu'ils ne doivent pas gagner davantage après leur départ que leurs collègues en fonction.
Ainsi, les anciens ministres qui décident d'exercer une activité rémunérée ou qui siègent dans des conseils d'administration doivent rétrocéder à la Confédération ce qu'ils gagnent de plus qu'un conseiller fédéral en place.
C'est le cas par exemple du radical Kaspar Villiger, président du conseil d'administration d'UBS et administrateur notamment de Nestlé et du réassureur Swiss Re.
Ses divers mandats rapportent largement plus à l'ancien patron de la fabrique de cigares éponyme que la rente d'ancien conseiller fédéral à laquelle il a dû renoncer.