Les initiants affirment réagir aux pressions de Bruxelles. Devant la presse, les membres du comité ont dénoncé les déclarations faites du côté de l'Union européenne (UE) selon lesquelles la voie bilatérale serait sans issue. Ils ne veulent pas entendre parler d'une adhésion "forcée", pas plus que d'une reprise automatique par la Suisse de l'acquis communautaire. Les pressions fiscales leur sont aussi restées en travers de la gorge.
Des membres du PLR et de l'UDC
"Malheureusement le Conseil fédéral ne s'oppose pas avec assez de force. Au contraire, en reprenant déjà le droit européen, il conduit le pays vers une dépendance dangereuse à l'UE et ne réalise pas qu'il prête main forte à Bruxelles pour détruire la voie bilatérale", a critiqué Hans-Peter Portmann.
Ce député radical au Grand conseil zurichois s'est notamment fait un nom comme défenseur de la place financière et promoteur du projet de simplification fiscale "Easy swiss tax". Les autres membres du comité sont membres ou sympathisants du PLR ou de l'UDC. Aucun n'est romand, mais, selon Hans-Peter Portmann, ce n'est que le fruit du hasard.
Le comité réunit un petit groupe de personnes se connaissant déjà. Il tient à se présenter comme "politiquement indépendant". Ceci afin de ne pas être soumis à une concurrence purement partisane.
Un air de campagne électorale
Sans soutien d'une grande organisation, les initiants ne se déclarent pas moins confiants quant à leur chance de succès. "Je suis persuadé que ce thème générera un mouvement populaire", a affirmé Hans-Peter Portmann. Et de reconnaître que l'approche des élections fédérales a joué un rôle dans le lancement de l'initiative.
En année électorale, les gens doivent savoir quelles sont les positions de chacun. Le radical zurichois n'a d'ailleurs pas manqué d'appeler le PLR et l'UDC à jouer cartes sur table. "Ils refusent l'adhésion mais ne peuvent pas prouver que ces promesses ne resteront pas lettre morte".
Quant à la gauche, son soutien à l'adhésion la voue aux gémonies de Hans-Peter Portmann: "le PS veut abolir la démocratie directe". Le comité a jusqu'au 23 mai 2012 pour récolter les 100'000 signatures nécessaires au dépôt de son initiative.
ats/sbo
Un moratoire reconductible en votation
Chose peu commune, le texte a été rédigée en termes généraux, ce qui implique qu'il reviendra au Parlement de rédiger un projet concret. Si l'Assemblée fédérale soutient l'initiative, elle élabore sans attendre une révision de la constitution et la soumet au vote du peuple et des cantons.
Si elle rejette l'initiative, elle la soumet d'abord en votation populaire. Et, en cas d'acceptation par le peuple, le Parlement élabore le projet demandé par l'initiative. Selon Hans-Peter Portmann, il s'agit d'éviter que certains, aux Chambres, n'aillent chercher des poux à l'initiative simplement parce qu'elle ne provient pas de leur rang.
Le texte présenté mardi décline une série d'exigence minimales. Un moratoire de dix ans sur les négociations d'adhésion devrait valoir à compter de l'entrée en vigueur de la révision de Constitution correspondante. Une fois les dix années écoulées, une prolongation du moratoire serait remise en votation.
L'initiative précise en outre que les intérêts suisses doivent être défendus à l'échelle internationale au moyen de traités bilatéraux ou multilatéraux. Mais, de l'avis du radical zurichois, le Parlement pourrait fixer d'entrée de jeu un moratoire plus long.