"Delémont est aujourd'hui la capitale de la Suisse", a déclaré sous les acclamations de la foule massée dans la salle du château la présidente de la Confédération Doris Leuthard. Pour la conseillère fédérale, le Jura n'est pas en marge de la Suisse. "Il n'y a pas de petits cantons mais seulement des cantons".
Un apéritif avec la population
Malgré le froid, plusieurs centaines de personnes ont attendu la sortie du Conseil fédéral de l'Hôtel de ville de Delémont où il siégeait.
C'est finalement avec près de trois quarts d'heure de retard, que les Sept Sages ont fait leur apparition avant de gagner à pied le bâtiment où se déroulait l'apéritif.
La population a apprécié le geste du Conseil fédéral qui a choisi, après Bellinzone en juin, le chef-lieu jurassien pour sa séance hebdomadaire.
Un accueil chaleureux qui tranche avec celui que réservaient les Jurassiens aux représentants du Conseil fédéral avant et encore après l'entrée en souveraineté.
Sous haute surveillance policière
Devant une assistance conquise, Doris Leuthard a souligné que le canton du Jura avait des atouts à faire valoir, notamment avec sa proximité avec la ligne TGV Rhin-Rhône. "Notre présence est une manière de saluer votre dynamisme", a-t-il ajouté.
C'est sur l'initiative de la présidente de la Confédération que Delémont a accueilli cette séance du Conseil fédéral extra-muros. Elle n'en veut donc pas aux Jurassiens pour les bottes que lui avaient lancées des paysans l'année dernière à Saignelégier (JU). "Cela fait partie de la vie politique".
Cette visite s'est déroulée sous haute surveillance policière. Des dizaines d'agents en uniforme et en civil ont assuré la sécurité du Conseil fédéral. Des policiers effectuaient aussi une fouille avant de permettre à la population d'entrer dans la salle où se déroulait l'apéritif. Le Conseil fédéral a quitté Delémont à 15h37 à bord d'un train spécial.
ats/hof
Le cadeau du groupe Bélier
Le goupe Bélier a profité de la présence de la conseillère fédérale bernoise Simonetta Sommaruga, en charge du dossier de la "Question jurassienne", pour lui remettre un panier garni. Mais toutes les spécialités jurassiennes étaient coupés en deux. Le mouvement de lutte faisait ainsi allusion à la "partition du Jura".
Pour le mouvement de lutte, la Confédération devrait avoir le courage de s'impliquer dans la résolution du conflit jurassien. "Et si c'était vous, madame la conseillère fédérale, la première à avoir ce courage", demande le groupe Bélier dans une lettre remise à Simonetta Sommaruga.
"Nous ne demandons pas la lune, juste une votation", poursuit le groupe Bélier pour qui il n'y a pas d'autre issue.
La cheffe du Département fédérale de justice et police (DFJP) ne s'est pas prononcée sur le principe d'un vote sur l'appartenance cantonale, estimant que la question incombe aux cantons et à la population. Elle dit faire confiance à l'esprit de dialogue des acteurs.