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Une initiative pour annuler l'interdiction des minarets

La décision d'interdire les minarets avait été très critiquée dans le monde entier.
La décision d'interdire les minarets avait été très critiquée dans le monde entier.
Un an après la votation sur les minarets, le débat revient sur le devant de la scène. Des musulmans de Suisse veulent faire marche arrière par le biais d'une initiative. Le comité à l'origine du vote du 29 novembre 2009 a présenté lui un manifeste contre l'islamisation de la Suisse.

Le Conseil central islamique suisse a annoncé lundi à Zurich le lancement d'une initiative populaire visant à abolir l'interdiction des minarets. Le texte devrait être soumis à la Chancellerie fédérale pour examen "dans tous les cas" en janvier 2011. Un comité d'initiative "le plus large possible" doit être créé d'ici la fin décembre au plus tard. Le Conseil central islamique suisse est en contact avec différents acteurs des milieux politiques, culturels et scientifiques.

L'initiative de l'UDC, acceptée par 57,5% des votants, a provoqué "un choc" dans le monde musulman, a déclaré devant la presse Nicolas Blancho, président du Conseil central islamique. L'image de la Suisse a été ternie d'un coup. A part engendrer de l'incompréhension, l'interdiction des minarets "n'a servi à rien", selon le Conseil central. Elle est en contradiction avec la Constitution concernant l'égalité des droits et l'interdiction de discrimination.

Une démarche en solo

L'interdiction "vise clairement l'abaissement des musulmans en Suisse", affirme le Conseil central. Il n'existe aucune justification pour une interdiction des minarets. Le Conseil central islamique dit avoir "espéré en vain" qu'un "débat fertile" s'instaure après la votation pour savoir comment la minorité musulmane peut être acceptée "en tant que citoyens valables et non-stigmatisés". Au lieu de ça, "les élites politiques" se sont contentées d'expliquer à l'étranger que ce vote était un "faux-pas".

Le Conseil central islamique n'a pas pris contact avec d'autres organisations musulmanes à propos du lancement de la nouvelle initiative. Pour des raisons tactiques, le projet devait rester secret, a indiqué Abdel Azziz Qaasim Illi, responsable des relations publiques au sein du Conseil central.

La coordination d'organisations islamiques de Suisse (COIS) n'a ainsi pas été consultée par le Conseil central. Son président Farhad Afshar accueille dès lors avec réserve cette initiative mais salue la démarche qui, comme les recours à Strasbourg, vise à rétablir l'égalité de droit pour les musulmans.

ats/ps

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Manifeste contre l'islamisation

A Berne, le son de cloche est différent. Le comité anti-minaret est mécontent de l'immobilisme du Conseil fédéral. Pour remettre la pression, il a présenté devant la presse un manifeste contre l'islamisation de la Suisse. "Depuis un an, nous attendons une prise de position du gouvernement sur la mise en oeuvre de l'initiative, mais en vain", ont relevé les représentants du comité dit d'Egerkingen.

Signe de l'absence de progrès, le feu vert donné en septembre dernier au minaret de Langenthal (BE). La décision du canton de Berne d'autoriser cette construction va à l'encontre de la décision du peuple, s'est indigné le conseiller national Ulrich Schlüer (UDC/ ZH).

Pour mettre fin à ces atermoiements, le comité a décidé de lancer un manifeste afin de lutter contre l'islamisation de la Suisse. Ce document souligne les fondements chrétiens du pays et veut barrer la route à toute tentative visant à mettre en place un droit parallèle inspiré de la charia.

Le groupe d'Egerkingen n'a pas commenté directement la démarche du Conseil central islamique suisse. Mais il est clair qu'une nouvelle campagne sur les minarets servirait aussi ses intérêts, a reconnu le Zurichois en marge de la conférence de presse.