La maison de trois appartements donne l'impression de n'avoir plus été occupée depuis de nombreux mois. Il s'en dégage une impression d'abandon et de vétusté. Seules des fenêtres brisées recouvertes de plastique et de bande adhésive ainsi qu'une porte d'entrée défoncée témoignent du fait divers qui s'y est déroulé en septembre.
L'annonce d'une première vente forcée aux enchères est à l'origine du coup de folie du propriétaire de 67 ans. C'est le jour où des acheteurs potentiels devaient visiter sa maison qu'il s'est barricadé chez lui avant de prendre la fuite en ouvrant le feu.
La chasse à l'homme avait duré dix jours. Mais sa maison n'a rien du bunker ou d'une forteresse blindée pour tenir un siège policier comme d'aucuns pouvaient l'imaginer. Aucun tunnel, passage secret ou ouvrage récent en béton dans la cave. Une cave qui doit d'ailleurs ressembler aux autres avec un congélateur, un établi, une étagère à bouteilles, une douche et un chauffage.
Seize acheteurs potentiels
Cette villa mitoyenne appartient au forcené, incarcéré à la prison régionale de Bienne, et à sa soeur établie en France. Ce sont seize acheteurs potentiels qui se sont inscrits pour cette visite lundi. La presse a été conviée auparavant par le notaire à une visite des lieux.
Mais pas question toutefois de prendre photos ou de filmer à l'intérieur. Le nom de Hans Peter Kneubühl figure sur la boîte aux lettres. La plupart des meubles du sexagénaire ont été regroupés dans une pièce du rez-de-chaussée: une télévision, une ancienne chaîne stéréo, des fauteuils en gobelin, des commodes, des tableaux avec des paysages et dans un coin un sac de couchage militaire.
Effets personnels encore présents
Dans une autre pièce s'entassent des dizaines de cartons avec des effets personnels. Dans le mur d'une autre pièce, un trou qui fait penser à un impact de balle. Les murs sont recouverts d'un papier peint défraîchi avec des motifs floraux. Au sol, du tapis tendu usager ou du parquet en bois. Au plafond, des lustres.
Au 1er et 2e étage, deux autres appartements presque identiques à celui du rez-de-chaussée avec une vieille cuisine et des sanitaires en très mauvais état. Des hommes de la police cantonale bernoise et de l'inspectorat de la police communale biennoise ainsi que des securitas ont accompagné la presse pour cette visite.
ats/os
Enchère à partir de 300'000 francs
Selon les documents transmis par le notaire chargé de la vente, un bureau d'ingénieurs biennois évalue entre 200'000 et 260'000 francs le montant des travaux de rénovation indispensables pour rendre la maison habitable.
L'immeuble a été construit en 1920. Lors de la vente aux enchères publique par l'office des faillites de Bienne, la mise de départ sera de 300'000 francs. Chaque mise supplémentaire devra s'élever à 5000 francs.
Les offres formulées par téléphone ne seront pas prises en compte. L'acquéreur devra déposer un chèque de 50'000 francs à titre de caution au notaire.
Enquête interne au sein de la police
L'intervention de la police cantonale bernoise durant cette affaire fait l'objet d'une enquête externe, a annoncé le canton.
Il s'agit d'analyser la conduite des opérations, les moyens déployés et la communication. Avec cette enquête, la police entend tirer les leçons de son opération contre Peter Hans Kneubühl.