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L'aide au développement torpillée au National

Eveline Widmer-Schlumpf n'a pas réussi à convaincre les parlementaires de ne pas couper dans l'aide au développement. [Pascal Lauener]
Eveline Widmer-Schlumpf n'a pas réussi à convaincre les parlementaires de ne pas couper dans l'aide au développement. - [Pascal Lauener]
A une courte majorité, le Conseil national a accepté mardi une coupe de 100 millions de francs dans la coopération au développement. Par 95 voix contre 92, la Chambre du peuple a suivi sa commission et décidé de ramener ce montant de 672 à 572 millions dans le budget 2011.

Quant à l'enveloppe du Secrétariat d'Etat à l'économie pour l'aide aux pays en développement, elle devrait passer de 170 à 136 millions.

D'ici 2015, la coopération au développement doit atteindre 0,5% du produit intérieur brut (PIB) de la Suisse: cet objectif figure dans le message du Conseil fédéral et se trouvait en accord avec la volonté du Parlement, a souligné la ministre des finances Eveline Widmer-Schlumpf.

Vibrant plaidoyer pas suivi

Le refus d'augmenter cette participation aurait pour conséquence que la Suisse ne pourrait plus honorer certains de ses engagements internationaux et cela pose des problèmes de crédibilité, a-t-elle ajouté.

"Ce n'est pas une simple opération comptable, notre pays est le moins endetté des pays industrialisés", avait auparavant relevé le conseiller national Carlo Sommaruga (PS/GE). "Dix millions de francs permettent de donner de l'eau potable à 82'000 personnes", avait renchéri son collègue Daniel Vischer (Verts/ZH). Dans un vibrant plaidoyer, Chiara Simoneschi-Cortesi (PDC/TI) avait déploré que l'on veuille enlever 100 millions de francs dans l'aide aux plus pauvres.

Les groupes UDC et PLR ont plaidé pour une certaine prudence en une période financière difficile. "Cent millions de moins, c'est quand même un montant plus élevé que celui qui avait été inscrit dans le budget 2010", a relevé le conseiller national Markus Hutter (PLR/ZH). Le marathon budgétaire se poursuit mercredi.

Non aux autres coupes

La droite dure n'a eu en revanche aucune chance avec ses différentes tentatives de torpillage du budget. Exit par exemple l'idée de comprimer de 54 millions les fonds destinés à la cohésion des nouveaux Etats membres de l'Union européenne ou de 30 millions l'aide aux réfugiés.

L'UDC a échoué également avec ses propositions visant à couper linéairement 2% dans les dépenses du personnel de la Confédération ou dans les autres crédits non liés. La question de la croissance des effectifs de l'administration fédérale ne peut pas être réglé par des coupes à la hache, ont estimé les autres formations.

Mais la gauche a aussi dû se plier largement aux vues de la majorité. Marina Carobbio (PS/TI) a ainsi échoué en proposant de gonfler de 755 millions les subventions pour la réduction des primes de l'assurance maladie.

agences/lan

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Organisations internationales: pas de coupe non plus

Le Conseil national a également dit non à une réduction de 85 millions de francs de la contribution suisse aux organisations internationales. Une minorité emmenée par l'UDC voulait en priver le DFAE à cause d'un cours de change plus favorable de l'euro et du dollar.

La Chambre du peuple a refusé par 111 voix contre 53 et 3 abstentions, suivant l'avis du Conseil fédéral et de la ministre des Finances Eveline Widmer-Schlumpf, qui a expliqué que les devises nécessaires étaient achetées à l'avance à terme fixe pour lisser les pertes et les gains de change